Uchronie[s] – Saison 2, T2

L'histoire :

Charles et sa femme ont été sortis des prisons de New Beijing, la mégapole chinoise. En résidence surveillée dans un centre de recherches, ils sont chargés par des scientifiques de recréer la fusion noire, dans le but de donner au pouvoir chinois le moyen de générer une énergie révolutionnaire. Ils ont dissimulé le résultat de leurs travaux pour tenter de retrouver Zach avant de jouer leur atout. Mais l'échappée de Charles vers une réalité parallèle est surprise par les patrons du centre de recherches. Ils l'attendent en surveillant sa femme Veronika, et le cueillent lorsqu'il se matérialise à nouveau. Ils menacent alors clairement de s'en prendre à la vie de Zack si Charles ne collabore pas plus ouvertement. Pendant ce temps, le pouvoir réussit à capturer un Yogi arrivé de la réalité parallèle de New Dehli, qui avoue sous la torture avoir des capacités de voyage inter-dimensionnels. La perplexité des militaires va se transformer en curiosité, puis dévoiler des ambitions cachées lorsque les enjeux de leurs formidables découvertes vont être perceptibles. Une rencontre improbable est alors organisée...

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Le premier-deuxième album de cette série, dont les trois tomes 1 de la deuxième saison sont déjà parus, est aussi prometteur que les trois fois trois de la première saison (ouf !). Et tout aussi complexe ! Il entremêle savamment les réalités parallèles de New Dehli, New Moscow et New Beijing, de manière beaucoup plus serrée que la première saison ne le faisait entre ses trois mégapoles. Les trois développements possibles de ce que serait New York sous la domination d'une autre puissance possèdent chacune leurs personnages clés, qui se croisent tous ici dans ce quatrième album. C'est assez réjouissant et mené avec un vrai brio par Corbeyran, qui limite au raisonnable les explications redondantes sur la fusion noire (on a compris !). Il lance un nombre impressionnant de complications et de pistes, qui seront à récupérer dans les albums à paraître. On se demande d'ailleurs où et comment on va retrouver la boîte d'allumettes pleine devenue vide (yek yek). Le dessin de New Beijing, confié à Aurélien Morinière, dévoile tout son potentiel dans une superbe pleine page en milieu d'album. Dans le reste de l'épisode, il fait preuve d'efficacité tout en rappelant Richard Guérineau sur des visages de femmes brunes. La deuxième saison d'Uchronie(s) confirme en tout cas clairement une montée en puissance et une capacité d'accroche un ton au-dessus. Sa lecture est plaisante et addictive, pleine de surprises et sans temps morts.