Uchronie[s] – Saison 2, T2

L'histoire :

Feodossia Gontcharova est toujours aux prises avec les mafieux qui cherchent à mettre la main sur des échantillons de fusion noire. Un rendez-vous avec eux tourne mal, car le professeur Paskevitch ne donne plus signe de vie depuis leur dernière entrevue. Elle n'a donc pas les produits convoités avec elle. Elle est tabassée, abandonnée sur le tarmac de New Moscow, sous l'œil d'Ilya qui a filmé la scène. Le jeune étudiant, toujours amoureux malgré leur rupture récente, la recueille et la soigne. Comprenant le profit qu'elle peut tirer de cette situation, Feodossia lui propose de monter un plan pour s'en prendre directement à Oleg Kosinsky, le patron des laboratoires au cœur de la fabrication de la fusion noire. Mais un évènement imprévu vient mettre à mal cette possibilité, et Feodossia doit trouver un nouveau refuge pour se protéger des mafieux qui la recherchent. Ce sera le premier pas de la jeune femme dans un nouveau projet, révolutionnaire à bien des aspects, qui pourrait éclairer d'un jour nouveau la compréhension des dimensions parallèles...

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Ce second volet de New Moscow inclut, comme New Beijing T2, un savant mélange de personnages de dimensions multiples. Il confirme que chacune des trois mégapoles parallèles a atteint un niveau de maîtrise différent des enjeux de la fusion noire. Il crée de manière extrêmement habile un contexte historique contemporain à chacune de ces villes, la déclinaison d'une Russie restée tsariste après une révolution bolchévique ratée n'étant pas la moins intéressante. L'apport spécifique de ce tome intermédiaire est de relancer Feodossia sur un axe nouveau et imprévu. Mais il faut pour cela la sortir de l'histoire qui a abouti à l'emprisonnement du professeur Paskevitch. Pour tout dire, le passage en question est un peu laborieux et tiré par les cheveux... mais une fois qu'il s'en est sorti, Corbeyran nous reprend le suspens en main jusqu'à un cliffhanger jouissif. Il faut aussi souligner l'excellent travail de Nicolas Otero et de Sophie David, qui créent des planches remarquables de caractère et possédant un style aussi fort que fluide. Il n'est sans doute pas facile de mettre sa patte de dessinateur et de coloriste dans un projet dont le scénario est si fortement dominant. Otéro et David y parviennent dans un style semi-réaliste très actuel, qui donne un vrai coup de boost aux mises en scènes de l'album.