L'histoire :
Atteint d'une balle alors qu'il se lance dans la conquête du pouvoir à New Harlem, Zack Kosinsky est maintenu entre la vie et la mort dans un hôpital de la ville. Les révélations qu'il a faites sur l'histoire réelle de New Harlem sont maintenant contestées avec virulence dans les médias, contrôlés par le pouvoir, leur auteur ne pouvant plus se défendre. Plongé dans le coma, le prescient voit défiler son passé depuis sa petite enfance et les pièces du puzzle s'assemblent dans son esprit. Se dévoilent alors les origines de la présence du jeune Zack dans New Harlem, et les liens qui le rattachent à la réalité parallèle de New York. Pendant ce temps, Tia et Kosinsky-père continuent de rechercher un moyen de retourner dans New Byzance. Alors qu'ils s'introduisent dans les archives du journal le New Harlemer pour tenter de mettre à jour la vérité historique sur le Black Power, une découverte surprenante les attend, qui pourrait bouleverser leur compréhension du lien entre les réalités qu'ils connaissent…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alors qu'on en est à 2 tomes du dénouement de l'ambitieux cycle Uchronies (3 réalités parallèles pour un New York du futur), il faut bien reconnaitre que ce deuxième triptyque qui prend fin ne captive pas. Dialogues trop appuyés, invraisemblances de scénario et scènes d'action lourdes, tout cela donne, au final, un album qui se lit sans grand plaisir. Les dessins parfois malhabiles de Tibéry n’aident pas non plus à crédibiliser le récit. Entre deux pages aux visages approximatifs, le dessinateur a recours au poncif du personnage principal en petite tenue et positions lascives pour retenir l'attention du lecteur (c'est Tia, cette fois, qui s'y colle). Pas de chance, le déshabillé vaporeux de la page 36 devient une sorte de « top » de joggeuse en page 37 (encore le prix à payer d'un album réalisé trop vite ?). Sur le plan du scénario, et malgré un fond difficile à avaler (comment imaginer que l'histoire de New Harlem, avant la prise de pouvoir du Black Power, ait disparu de toutes les mémoires ?), les explications sur le passé de Zack sauvent cet album de l'ennui. Ils donnent une nouvelle cohérence à l'ensemble du projet. Il en va de même pour la conclusion de l'album, pas malhabile et répondant de manière intelligente à celle de New Byzance. Mais c'est bien peu pour couronner une trilogie qui laisse un goût d'inachevé. Avec les trois tomes de New Harlem, probablement les moins réussis de la saga, on touche les limites de l'exercice éditorial ambitieux à publications très rapprochée (10 volumes prévus). Avec un New Byzance qui est également terminé, on devine que New York tome 3 ne bouleversera pas la donne. Le tome 10 de conclusion, rationnellement appelé Réponses, sera soit génial, soit très décevant…