L'histoire :
Vincent Van Gogh écrit régulièrement à son frère. Que ce soit pour discuter de l’art, de ses voyages ou de ses états d’esprit, il raconte avec beaucoup de détails ce qu’il vit au quotidien. L’interlocuteur privilégié est son frère Théo. Il raconte d’ailleurs à sa famille son aventure à Londres et son travail chez Goupil & Co. Il a souvent le temps d’écrire et de dessiner les méandres de la ville anglaise. En 1876, il écrit à Théo pour raconter sa nouvelle vie à Ramsgate où il est professeur bénévole. Le port le fascine, car la mer est magnifique avec ses nuances de couleurs à contempler. Cependant, il s’isole de plus en plus et sa ferveur religieuse ne fait que grandir. A tel point que ses futures lettres sont parsemées de passages bibliques et références à la religion. En 1877, il écrit une nouvelle fois à Théo pour lui décrire ce qu’il vit à Amsterdam. Il prie Dieu qu’il protège toute sa famille et qu’il puisse lui même entrer dans les ordres. Il devient bientôt prédicateur et s’installe en Belgique. Il est frappé par la misère et la souffrance des travailleurs notamment ceux et celles qui travaillent dans les mines. Il raconte cette féroce lutte pour extraire du charbon dans une lettre adressée à son frère en 1879.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vincent Van Gogh est l’un des peintres dont la vie pourtant si mystérieuse et si solitaire aura connu le plus de commentaires et d’analyses à travers bon nombre de livres et de films. Voici un nouvel ouvrage créé par Danijel Zezelj en hommage à l’artiste néerlandais. Le propos est simple : revenir sur les faits les plus marquants de sa vie à travers 15 parties qui sont autant de « tableaux » ponctués par une lettre écrite à cette époque par Van Gogh à son frère Théo. La fin du volume revient sur chacune des parties en explicitant l’élément biographique qu’explore ce fragment. Zezelj est toujours là où on ne l’attend pas et cette fois, il signe un étonnant hommage, d’une audace et d’une ambition folles. Le maître du noir et blanc en bande dessinée qui s’attaque à un des plus grands peintres, connu pour ses couleurs et ses changements de style ? Zezelj ne se laisse pourtant pas impressionner par la difficulté de la tâche ni par le renom immense de Van Gogh et propose un album sublime, d’une taille gigantesque et d’une beauté sans nom. Ces dessins sans parole sont de véritables tableaux, splendide plongée dans l’âme humaine et la folie de l’artiste. A travers de grandes cases tantôt réalistes tantôt hautement symboliques, Zezelj reprend la quintessence de ce que fut la vie et l’œuvre de Van Gogh. Un long chemin de croix et de souffrances mais aussi une quête absolue dans l’art et le beau, en lien profond avec la nature, le ciel et les étoiles. Régulièrement, une grande case montre l’artiste qui tente de se relever et de dépasser la hauteur vertigineuse de l’immensité des cieux. Si la rencontre entre Vincent Van Gogh et Danijel Zezelj apparaît comme une évidence, ce n’est pas parce qu’ils dégagent tous deux un style ou une existence sombres mais bien parce qu’ils sont de puissants artistes en recherche constante de la lumière. Le noir et blanc de Zezelj est une expérience toute aussi forte et unique que les tableaux de Van Gogh qui sont passés à la postérité. Et ce grand album d’art pour l’art le démontre de façon éclatante, comme le jaune vif des célèbres tournesols. Une rencontre sublime et bouleversante.
