L'histoire :
Poursuivi par les membres de sa famille, condamné à mort pour sa différence, Vito a disparu. Le jeune homme mi-humain mi faune n'a plus donné signe de vie depuis son entrée dans la maison des serpents. Giuseppe ne renonce pourtant pas à en savoir plus sur celui qui a fait irruption dans sa vie tranquille de projectionniste. Désormais installé avec sa propre salle de cinéma, il offre à ses spectateurs les images magiques de créatures féeriques, projetant la bobine qu'un mystérieux inconnu lui a confiée. Mais depuis ses premiers contacts avec Vito, il semble détaché de ce qui faisait le sel de son existence. Il sent confusément qu'il peut porter secours à celui qui semble poursuivi par tous, et confie son mal être à son ami Ernesto. Pendant ce temps, dans une magnifique demeure sur une colline de Capo d'Orlando, la belle et cruelle Gelsomina rencontre son grand-père. Le vieil homme est pour quelques temps encore l'autorité incontestée de la famille d'Armavillo. Il compte transmettre cette responsabilité à sa petite-fille, mais sent que celle qui a tenté de tuer Vito n'a pas tout compris de l'héritage familial. En lui ouvrant la porte d'une immense salle qu'elle n'avait jamais visitée, il lui dévoile un secret d'une importance capitale. L'histoire de plusieurs siècles s'étale devant ses yeux, témoignage d'un combat historique entre ses ancêtres et les créatures de « l'autre coté ». La décision que prend alors Gelsomina va changer pour toujours la vie de Giuseppe.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le travail d'Eric Stalner sur cette saga est toujours aussi impressionnant graphiquement, fourmillant de détails, de paysages, de visages fouillés, de couleurs aux nuances multiples. Cet artisan ne laisse jamais place à l'à-peu-près, donnant le meilleur de lui-même à chaque case. Les fans de son travail précis seront aux anges de découvrir sa vision de cet univers sicilien empli de créatures mystérieuses, offrant des contrastes visuels que le dessinateur a visiblement pris plaisir à mettre en scène. Le scénario de cette série qui se développe avec ce deuxième album reste en revanche relativement conventionnel dans son déroulement. Stalner en tant que scénariste compte de toute évidence beaucoup sur le pouvoir de suggestion de son univers, ce qui le conduit à un déroulement scénaristique qui ne surprend pas énormément. Les ressorts de son intrigue sont appuyés (Gelsomina est vraiment très méchante) et les contours de la vie de son personnages (la relation avec Carlotta) sont trop superficiels pour frapper le lecteur. Mais ce style assez constant chez Stalner n'a pas changé, ni ses dialogues simples et rapides. Il n'y a donc aucune raison que les fans qui ont notamment aimé La Zone ne trouvent pas leur bonheur dans cette nouvelle aventure...