L'histoire :
L'heure est grave pour l'Yggrdasil. La flotte du prince Obéron mène une vaste attaque et brûle toute la forêt sacrée. C'est un véritable carnage, mais Wika Grimm est protégée par le nombril de Pan. Le Dieu l'invite à voyager dans le Sidh pour qu'elle comprenne comment fonctionne le monde et quelle est sa destinée. Il lui explique qu'une fée est une étoile qui cherche sa trajectoire et qu'elles sont les seules à ne jamais totalement disparaître. Wika doit donc accomplir sa destinée et tout sacrifier si nécessaire pour y parvenir. Et son destin est simple : il faut éliminer le Roi tyran. Elle finit par se réveiller et retrouve son ami Haggis. Le satyre a fait le même voyage qu'elle. Cependant, ils doivent se dépêcher car le Sanctuaire brûle de plus en plus. Ce qu'ils voient est terrible : le feu détruit tout en quelques secondes et notamment l'immense vieux Frêne. Ils finissent par retrouver les seuls survivants qui restent : des créatures magiques et quelques elfes des Hautes Terres. L'heure est maintenant à la vengeance !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici le dernier tome d'une série qui mêle de façon folle conte, légende, univers steampunk et heroïc-fantasy. Comme tout bon conte qui se respecte, on atteint le climax dans ce dernier opus avec une immense guerre qui se profile. Si le scénario est finalement sans surprise et profondément classique, les textes sont beaux et lyriques. Mêler les différents univers et légendes donne un parfum particulier à l'ensemble. Pourtant, ce conte vous enchantera surtout par l'incroyable travail graphique d'Olivier Ledroit. Avec le temps qui passe, beaucoup de dessinateurs facilitent leur style et s'économisent. Or Ledroit n'est pas fait de ce bois là. Au contraire, son visuel n'a jamais été aussi beau. Est-il doté d'un pouvoir surnaturel ? Toujours est-il qu'on reste pantois devant une réalisation aussi monumentale. Chaque page est une évasion grandiloquente et le travail de conception, la multitude des détails et le gigantisme des scènes sont des spectacles jamais vus. Le début est d'une emphase infinie avec une succession de doubles pages horizontales qui présentent un voyage surnaturel dans le temps et l'espace. C'est ensuite une succession ininterrompue de prouesses graphiques et d'audaces visuelles. Que ce soit les Fées noires comme le jais, la mécanique complexe des machines des nains, l'immensité de la forteresse d'Obéron, la splendeur blanche de la cour ou les visages en transparence de Wika au dessus des combats, tout est d'une puissance folle. Ledroit affine le rendu avec des tons justes dans les couleurs. Et même si certaines cases sont ultra chargées, elles restent extrêmement lisibles. En point d'orgue, vous aurez même le droit (en deux mots) à quatre planches dépliables d'un combat épique. Avec une telle prestation (qui est une somme de toutes les séries précédentes de l'artiste), Olivier Ledroit propose sa version des contes et légendes : sauvage, lyrique, fascinant et sublime. Tout est bien qui finit bien.