L'histoire :
Les résultats scolaires de la blonde Chloé, collégienne, ne sont pas exceptionnels, c’est le moins qu’on puisse dire. Sa mère lui passe un sacré savon à table et lui demande de prendre exemple sur Soan, son demi-frère – ou plutôt le fils de son nouveau compagnon. Entre lui et Chloé, les rapports sont étonnamment solidaires, alors qu’ils n’ont pas grand-chose en commun. Chaque jour, Chloé confie cette question et tant d’autres états d’âme à son journal intime. Cependant, avec la croissance, les rapports entre Soan et Chloé changent. Son regard sur elle est plus dur, les moments de complicité disparaissent complètement… Chloé se demande pourquoi : a-t-elle fait quelque chose qui lui aurait déplu ? Elle se réfugie dans le dessin, tandis que Soan s’engage dans une représentation théâtrale pour le spectacle de fin d’année…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Charlotte Bousquet et Stéphanie Rubini sont sorties de l’anonymat en novembre 2014, en remportant le prix BD Boum pour Mots rumeurs, mots cutter. Cette distinction (méritée !) saluait leur joli travail pour un récit dénonçant les dévastations du phénomène de la rumeur chez les adolescents. Si Bulles et blues n’est pas une suite à proprement parler de ce premier ouvrage, les auteurs reprennent néanmoins pour décor le strict même collège et les mêmes personnages, dans un contexte très légèrement ultérieur. Ici, nous suivons les états d’âme de Chloé, collégienne, à travers son journal intime en voix off narrative. Au départ, se dessine un axe narratif autour de ses rapports de demi-fraternité-amicale avec le fils du nouveau compagnon de sa mère : ils n’ont aucun lien de sang, vivent sous le même toit, ont le même âge et se jaugent logiquement sur la nature de leurs sentiments réciproques, qui autorise l’amour. Et puis on s’aperçoit presque déçu que cette question n’est peut-être pas le principal fil directeur. Car Chloé endure aussi ses piètres résultats scolaires, ses rapports conflictuels avec sa mère, elle s’interroge sur un soutien possible à Léa, l’héroïne de Mots rumeurs… On ne la sent pas mal dans sa peau, juste pleine de questions sur elle-même et le sens accorder à sa vie. Un banal état des lieux adolescent, en quelque sorte. Bien que sensible et pertinente, notamment à travers un dessin stylisé doux et agréable, cette chronique sociale manque donc de propos directeur. Où voulaient en venir les auteurs, qui nous abandonnent à la dernière page avec encore beaucoup de sujets non résolus ?
