L'histoire :
Washington, août 1864, la nuit. Près du dépôt ferroviaire de la capitale de l'Union, une ombre se faufile, évitant soigneusement les rondes des gardes. L'homme profite de l'épaisseur du brouillard pour progresser de zone en zone. Alors qu'il n'a jamais été aussi proche de son objectif, l'individu passe la dernière locomotive lui faisant obstacle. Soudain, une voix l'interpelle. Il s'agit d'un des soldats. Ce dernier reconnaît Jenkins et lui demande ce qu'il fait là. Profitant d'une inattention, l'homme assomme le garde et emprunte une barque. Jenkins se rend de l'autre côté du potomac et retrouve dans un vieil entrepôt un autre homme à qui il donne une pochette... Pendant ce temps, à Atlanta, Mike Blueberry et le sergent Grayson se disputent dans la même cellule. Alors qu'ils en viennent aux mains, un gardien arrive et les menace de son fusil s'ils n'arrêtent pas. Homer se tapissait dans l'ombre et en profite pour subtiliser l'arme. Mike et ses compagnons peuvent enfin quitter la prison...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La jeunesse de Blueberry s'enfonce progressivement dans un classicisme certain. Malgré un enjeu de taille – Blueberry doit empêcher un complot visant à assassiner Lincoln – l'histoire peine à convaincre. Dans ce douzième album, le scénariste nous propose toutefois un récit particulièrement rythmé. Si la cohérence n'est pas toujours de rigueur, la multiplication des scènes d'action permet néanmoins de trouver divertissante la quarantaine de pages. Le pouvoir attractif d'Eleonore dicte toujours les faits et gestes du héros et oriente véritablement le récit. Ce principe dure depuis quelques albums et manque petit à petit d'impact. Les efforts de François Corteggiani pour succéder à Jean-Michel Charlier sont effectifs, mais ils n'atteignent pas forcément leur but. Espérons que la suite devienne plus intéressante. Du côté des dessins, Michel Blanc-Dumond livre probablement sa meilleure prestation depuis son arrivée sur la série. La finition de ses décors reste l'une de ses grandes qualités et les visages sont mieux peaufinés. Le bilan est au final plutôt moyen, entre un scénario manquant d'inspiration et des dessins réussis.