L'histoire :
Il était une fois, sous le Premier Empire, Godaille, un jeune homme qui vivait au jour le jour, parcourant les routes ici et là, effectuant de menus travaux par-ci, par-là... qui tournaient systématiquement à la catastrophe. La dernière et la pire de sa vie de civil insouciant, le mena à être enrôlé de force dans le corps des Dragons de Napoléon, condamné à verser sa solde mensuelle à un forgeron véreux dont il avait accidentellement démoli l'atelier... Comment il devint finalement Hussard, nous n'en savons rien. Nous le retrouvons ainsi sur les champs de bataille, claironnant à qui veut l'entendre ses exploits de soldats face à l'ennemi en nombre. Mais vue sa malchance, c'est toujours sur lui que tombent les missions périlleuses, dont il se sort on ne sait trop comment. Devenu tête de turc de l'empereur et de ses maréchaux, c'est finalement lui qu'on appelle quand il faut sacrifier un brave...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après une quinzaine d'années passées dans les imprimeries Dupuis en tant que chromiste, Jacques Sandron a le crayon qui démange. Passant régulièrement ses soirées à s'essayer au 9ème art, il finit par élaborer une petite saga historique autour de Charlemagne, qu'il montra au rédacteur en chef de l'époque. Refusé immédiatement, il s'en ira noyer son chagrin à la cantine d'en face, où (le destin tenant à peu de chose) il a l'occasion de montrer ses essais à Raoul Cauvin. Celui-ci lui propose immédiatement de collaborer avec lui, pour une série évoquant l'époque Napoléonienne au travers des aventures d'un Hussard. C'est ainsi que naquit Godaille et Godasse qui acquit vite une bonne réputation auprès des lecteurs de Spirou, à l'occasion de mini-récits publiées de 1975 à 1978. Apparaissant au départ comme un ringard beau parleur, le personnage de Godaille s'affine et commence à prendre du caractère dans les grands récits à suivre, qui furent édités en 5 albums (entre 1982 et 1988). Même si les auteurs doivent subir les aléas de l'édition et de son business, le tandem est terriblement efficace et délivre des aventures captivantes. Il n'a pas son pareil pour donner vie à des personnages historiques tels que Napoléon ou la femme du Maréchal Lefebvre. Drôle et pittoresque, la dimension historique et binôme de la série n'est pas sans rappeler Les Tuniques Bleus du même Cauvin. De quoi apporter au jeune lecteur des éléments qui permettent de vivre des cours d'Histoires passionnants, certes assez détournés, mais s’appuyant sur des épisodes bien réels.
