L'histoire :
1951. Depuis plus d’un an, Albert Uderzo s’illustre dans France Dimanche. Il croise alors Yvan Cheron, le responsable de l’agence International Press qui vendait de la bande dessinée à des journaux belges. Ce dernier avait repéré le jeune dessinateur à l’occasion du Tour de France qu’Uderzo croquait, en tant que reporter. Il lui propose de venir passer une semaine à Bruxelles. Sur place, il rencontre Jean-Michel Charlier, un jeune scénariste. Ensemble, ils vont redonner des couleurs aux aventures de Belloy, l’un des héros créé par Uderzo. La série prend place dans le supplément du jeudi de La Wallonie. Durant ce court exil belge, il croise Hubinon, Graton, Attanasio, Paape, Michel Tacq... De retour à Paris, il collabore toujours avec Cheron, tout en continuant à travailler pour France Dimanche. Fin 1951, il rencontre René Goscinny. Les deux hommes deviennent tout de suite amis…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les années 1951-1953 sont essentielles dans la vie d’Albert Uderzo. L'auteur croise le chemin de deux scénaristes qui vont révolutionner la bande dessinée et avec lesquels il va affiner sa narration graphique. Il continue à dessiner de façon réaliste avec ses illustrations pour Les Bonnes Soirées avec sa série Qui a raison ? ou sa série Marco Polo avec Octave Joly, l’un des pères de Les belles histoires de l’Oncle Paul. Deux rencontres vont être déterminantes pour lui : Charlier et Goscinny. Au contact de Jean-Michel Charlier, Belloy retrouve une seconde vie. Ensemble, ils imaginent l’histoire du héros dès le début. Le Père Hoc (avec un faux air d’Astérix) découvre un bébé abandonné au pied d’une statue d’un personnage nommé Belloy. Et il décide de donner ce nom au nouveau-né. Le dessin d’Uderzo montre ici toute son aisance dans les scènes d’action. On découvre aussi des éléments qui feront la légende d’Astérix (les marmites type Panoramix, le bateaux genre pirate, les onomatopées exagérées). Les textes pleins d’humour de René Goscinny permettent à Uderzo de délaisser le réalisme graphique de ses débuts. Il se laisse gagner par la caricature avec du gros nez en veux-tu en voilà. L’histoire d’Astérix est en marche…