L'histoire :
Aussi bizarre que cela puisse paraître, Albert Uderzo n’avait jamais connu d’hommage via une intégrale. Pour « réparer cette erreur », Philippe Cauvin et Alain Duchêne, deux passionnés, sont allés exhumer tous les travaux du maître, dont certains datent de près de 70 ans, pour les plus anciens. Cette première intégrale revient sur la période 1941-1951. Très tôt, le jeune Albert Uderzo montre des aptitudes pour le dessin. En 1940, il a treize ans et vient de passer son certificat d’études. Il se destine à une école de mécanique. Mais sur son cahier de récitations, il illustre les Fables de La Fontaine : « Je dessinais à temps perdu, tout le monde trouvait ça bien mais je n’avais pas de volonté précise à ce sujet ». Son grand frère Bruno joue un rôle prépondérant dans l‘éclosion de son talent. C’est lui qui le présente à la rédaction de la Société parisienne d’édition qui cherche des dessinateurs… Le déclic !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Prévue en 5 tomes, cette imposante encyclopédie uderzienne, qui a reçu l’aval du maître, revient sur les origines d’un des plus grands dessinateurs du 9ème Art. La rencontre fut décisive avec Edmond Calvo, dessinateur à la SP, auteur de La Bête est morte, mettant en scène l’ennemi nazi qui aimait observer. Il croise également Alain Saint-Ogan, créateur de Zig et Puce. De 18 ans à 24 ans, le jeune homme cherche son style graphique. Avec Flamberge, un gentilhomme gascon, il crée son premier héros. Avec Clopinard, ancien grognard de Napoléon, il aiguise son style gros nez. Avec Belloy l’invulnérable, il invente un héros ultra-musclé qui distribue des baffes. Il s’essaie même aux super-héros, non sans humour graphique, avec Capitaine Marvel Jr Il. Ses illustrations dans la veine de Jack Kirby pour les faits divers de France Dimanche ou pour Série Noire valent le détour. Très documenté (un grand bravo aux auteurs), ce pavé fera le bonheur des fans d’Uderzo mais des autres également. On reste stupéfait par le foisonnement graphique du papa d'Astérix capable d’osciller dans des univers différents. Même si le prix est conséquent, le rapport qualité/page est largement rentable. Le seul bémol réside dans l’endroit où vous lirez ce monument de plus de 400 pages. Seule une table saura en supporter le poids !
