L'histoire :
Cette encyclopédie richement illustrée des Mondes d’Aldebaran s’emploie à respecter pleinement sa définition. Après un préambule et une remise en contexte chronologique, un premier chapitre détaille les différents cycles développés par Léo au cours de son œuvre : Aldébaran, Bételgeuse, Antarès, Survivants, Retour sur Aldébaran. Puis un chapitrage thématique revient sur les différentes composantes des séries : quelles sont les différentes planètes explorées, quels types de paysages découvrent les personnages (avec un focus important sur la flore et le souci d’écologie), quels sont les protagonistes majeurs (ils sont nombreux, avec des profils psychologiques développés). Une place prépondérante est également faite au bestiaire extraordinaire, souvent insectoïde et géant, au point de frayer avec le morphotype des dinosaures… mais surtout avec une inventivité folle. Entre les animaux et les protagonistes, il existe aussi des « non-humains ». Léo assoie aussi sa série sur des contextes sociaux très intéressants, du progressisme débridé jusqu’à l’obscurantisme crasse (quid de la politique, des militaires, de la religion, de la morale...). La passion qu’on voue aux albums est aussi à mettre au crédit des relations intimes. La science et les technologies, là aussi très inventifs, reflètent le vif intérêt des recherches poussées de Léo en la matière. Après un chapitre sur la vie quotidienne, un ultime chapitre se consacre au making-of, crayonnés et influences de Léo.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A notre époque, il n’existe plus de terre inconnue sur Terre. A travers les voyages et explorations de Kim Keller, à travers 5 séries et 24 albums en tout, Léo a fait revivre l’émerveillement de son enfance, lorsque son grand frère lui racontait la découverte du Brésil, son pays, par les portugais en l’an 1500. Il y a un demi millénaire, lorsqu’un européen découvrait un amérindien, cela devait bien ressembler à la découverte d’un extraterrestre ! Mais comme le prouvent les très nombreuses dimensions d’exploration de l’œuvre de Léo, il y a bien plus que l’extrapolation de ses Madeleines de Proust. Le souci de l’écologie, la connaissance du cosmos, l’intérêt pour les sujets scientifiques de pointe et par extension la soif de science-fiction, les bestiaires fabuleux d’une inventivité folle, qu’il s’agisse du règne végétal ou animal (ou parfois les deux entremêlés !), le soin accordé à des profils psychologiques vraisemblables, aux mécanismes humains logiques de rapports intimes ou sociaux, aux contextes politiques… Léo a réellement créé un univers envoûtant et merveilleux, une utopie visuelle d’une grande originalité et d’une totale cohérence, comme on en croise finalement peu en bande dessinée. Cette encyclopédie découpée en chapitres thématiques (voir résumé) est rigoureusement extrapolée d’une série d’entretiens entre Christophe Quillien et Léo (datant de 2019). Elle comblera assurément de bonheur les fans de l’auteur, tout en complétant idéalement leur bibliothèque.