L'histoire :
Deloupy discute avec Zelba, dessinatrice de son état, pour lui faire part de l’autocensure qu’il doit régulièrement appliquer dans ses histoires. Son interlocutrice l’encourage à continuer en mettant en avant la liberté de l’artiste de pouvoir tout oser… Dans sa jeunesse, il va connaître ses premiers émois sexuels grâce aux poses suggestives de la nouvelle dentiste. D’ailleurs, tous les élèves de sa classe tombent aussi sous son charme et vont chercher des stratagèmes pour la revoir. Deux écoles s’ouvrent : ne plus se laver les dents pour la revoir plus souvent, ou prendre soins de ses dents pour lui faire plaisir. Régulièrement, ses souvenirs d’enfance et d’adolescence sont entrecoupés par des scènes de sa vie d’adulte. Comme ce moment ou son héros éponyme décrit avec humour les premiers signes de la vieillesse, vers la quarantaine, tels que le ventre qui pousse (à l’aide de Granola), la vie sexuelle en berne, la pousse excessive des poils nez-oreilles…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cet ouvrage est le troisième tome de l’édition du blog autobiographique de Deloupy, alias Serge Prud’homme, illustrateur de profession. Ne pas avoir lu les précédents ne gêne néanmoins en rien sa compréhension. Il est toutefois probable que les lecteurs souhaiteront posséder la genèse de l’histoire… La première chose qui séduit, livre en main, c’est sa belle facture. Le dessin est d’une belle bichromie noir et bleu sur ses 176 pages. Ce n’est finalement pas surprenant d’apprécier ce trait doux mais percutant venant d’un diplômé des Beaux-Arts d’Angoulême. La lecture est facile, intéressante, jamais pesante. Au début du récit, nous apprenons que la manière de conter les histoires a fortement été influencée par Pierre Bellemard et son émission Les histoires vraies. Deloupy fait ensuite preuve de beaucoup d’humour et d’autodérision, dont la drôlissime page où sa fille, en regardant le graffiti « Mort aux vaches » sur un mur, déclare après réflexion : « C’est forcément des gens qui n’aiment pas le lait, qui ont écrit ça ». Ou encore la question philosophique « Pourquoi les gens ne font jamais caca dans les BD ? ». Sans dévoiler le dénouement, nous pouvons révéler que l’auteur livre littéralement ses tripes à la dernière page du livre…