L'histoire :
De nos jours, par une météo caniculaire, une fourgonnette s’arrête dans un quartier pavillonnaire d’Edgetown. Les deux hommes qui en descendent demandent à l’unique adolescent qui fait du skate dans la rue s’il est bien Jérémy Planquin, élève en classe du 4ème du Collège Hemingway… puis ils le kidnappent ! La rue est déserte, personne n’a rien vu. Quelques heures plus tard, l’inspecteur Grayharm et son équipe de policiers sont sur place. Le jeune Jérémy est déjà le 6ème ado enlevé en un peu plus d’un mois, pour d’obscures raisons. Et les policiers piétinent, sans le moindre début de piste. Au détriment des consignes, Grayharm improvise une conférence de presse et en appel à d’éventuels témoins. Quelques jours plus tard, le jeune Lukas échappe de peu au même traitement ! Lukas, 14 ans, fana de BMX, vit seul dans un appart, sans ses parents, livré à lui-même. Il repère par la fenêtre la fourgonnette et prend les deux gars qui en sortent armés pour des policiers. Il court se réfugier chez son unique amie, Selma, qui est adepte de boxe thaï. Selma a du mal à croire à son histoire de paire de baskets volées… les flics ne viendrait pas l’arrêter avec des armes de poing pour si peu. Elle se rend sur place pour essayer de comprendre. Et pendant qu’un septième ado est enlevé, un médecin téléphone à Grayharm pour lui faire part d’une piste intéressante… alors même qu’on confie l’enquête à un de ses confrères…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Des enlèvements mystérieux, de l’action pour ados à gogo, une canicule interminable, des clichés de polars américains à n’en plus finir… Voilà les ingrédients clés de ce thriller pour djeunz « imprégné de pop-culture des années 90 ». Dans ce premier tome, le scénariste Erik L’Homme nous présente avant tout la problématique et les personnages clés : le flic opiniâtre-à-qui-on-retire-l’enquête-parce-que-ça-piétine ; et le duo de jeunes héros qui écoutent du slam, font du BMX ou de la boxe thaï. Il est aussi question d’une secte qui attend la fin du monde… mais cet élément reste pour le moment sous-jacent – sans doute amené à être développé par la suite. Et puis il y a la présentation d’une piste complètement folle, qui fraye avec le paranormal et le techno-thriller, mais qui s’avère aussi sérieuse qu’intrigante. Ne comptez pas sur nous pour trop en dire sur le sujet. Le scénariste fait donc un melting-pot de références bien balisées et cousues de fil blanc, mais l’ensemble est narré de manière plutôt dynamique, donc efficace. En revanche, le dessin de Marcello de Martino est plus hésitant. On sent les mécanismes, les influences académiques et un certain savoir-faire dans le découpage et les cadrages fonctionnels, mais la combinaison de certaines expressions, de postures artificielles, de proportions bancales, avec la colorisation très pêchue, offrent encore un joli terrain de progression…
