L'histoire :
Exilé depuis quelques années en Corse, Tony Duarte est revenue en métropole pour enquêter sur le suicide suspect de son père. Jacques Duarte était un joueur de poker invétéré et de casinos en tripots clandestins, il avait de nombreuses et louches fréquentations. Tony a déjà frôlé la mort de près : un joueur psychopathe, surnommé Balzac, l’a forcé à disputer une partie dans une cave remplie de cadavres des joueurs dont il s’était vengé. Tony a réussi à s’enfuir en mettant le feu à sa maison et en laissant Balzac pour mort… Mais désormais, c’est lui que les autorités tiennent pour responsable de tous ces meurtres ! Désormais, Tony concentre ses recherches sur le carnet de notes de son père. Celui-ci contient des adresses, des noms de joueurs… Sous l’égide de Django, Tony décide de perfectionner sa « science » du poker, afin d’avoir une chance de pénétrer le cercle restreint des « grands » joueurs. Notamment, il sait que son père a disputé une partie dans un mystérieux château la veille de son suicide. Or, vu qu’il se trimballe deux greluches pot de colle mais sexys, il n’est pas toujours évident pour lui de rester concentré…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un premier tome parfaitement rythmé et engageant, Jean-Louis Fonteneaux et Erik Arnoux poursuivent la trame de leur thriller dans le milieu du poker. Tony Duarte est persuadé que son père a été assassiné à la suite d’une partie qui a mal tourné et que cette mort a ensuite été maquillée en suicide. Il cherche donc à reconstituer ce qui s’est produit et à découvrir les coupables. En marge de son enquête haletante dans les milieux louches, le jeune héros dispute également quelques parties chaudes de ce jeu entremêlant intimement bluff psychologique et chance du tirage. La tension qui s’exerce alors sur la lecture est alors bien tangible. Ces climax seront sans doute plus palpables chez les lecteurs qui connaissent bien les termes et les rouages du poker… mais le scénariste sait aussi ne pas surcharger la barque sur ce plan pour que l’album soit accessible à ceux qui préfèrent le Scrabble. Quelques incohérences psychologiques (la relation bizarre de Tony avec les filles) ou techniques jonchent néanmoins ce second tome. Notamment, il est impossible que Balzac ait le temps de perpétrer son double meurtre… ce qui est un peu plus gênant dans le registre du thriller, qui réclame un minimum de cohérence. De leur côté, Erik Arnoux et Chrys Millien poursuivent en duo la réalisation du dessin. Bien qu’académique, avec quelques incursions infographiques qui peuvent heurter les puristes (les cartes à jouer, les logotypes…), leur partition visuelle est agréable à suivre, impeccablement cadrée et découpée pour enfanter le suspens. Au terme de cet épisode, qui se conclue un peu en queue de poisson, tous les tirages sont possibles : suite royale ou drawing dead ?