L'histoire :
Un avion vient de se crasher sur une île déserte, au cœur du pacifique. A l’intérieur, les membres éminents de la classe politique française venus assister au G20 des gouvernements du monde. Pourquoi sont-ils tous partis ensemble ? Pour faire des économies, crise oblige… et en plus, ils ont tous survécu ! Hommes et femmes, droite et gauche vont désormais devoir cohabiter et même, peut-être, administrer cette petite île : entre contrôle aux frontières, grands travaux, épreuve d’immunité, tentative de fuite et « sélection naturelle », nos joyeux guignols vont s’évertuer à devenir les rois de l’île en manipulant et trichant. Rien de bien différent finalement, dans les travées de l’Assemblée Nationale ou dans une forêt tropicale, la vie politique est bien une jungle…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le pitch de Sarkolanta, sorte de bonne grosse fiction humoristique pas crédible pour un sou, entre Lost et Koh-Lanta, est d’une simplicité déconcertante : un avion transportant la quasi-totalité de la classe politique française s’est écrasé et en plus, ils sont tous vivants ! Grand malheur ! Avec un parti-pris parodique ou satirique, Sarkolanta aurait pu être drôle et divertissant. Or on se retrouve avec une BD qui flirte avec le ridicule le plus souvent, faute d’historiettes plus originales et efficaces. Tous les stéréotypes associés à nos politiques y passent : Le Pen veut s’assurer que l’île est bien française, Sarko s’extrême-droitise, Ségolène saoule tout le monde et les centristes, Bayrou ou Borloo en tête, veulent retrouver leur « milieu naturel »… On ne rit jamais, faute de chutes efficaces et de dialogues plus percutants, le tout grippé par des répliques feignantes. Les saynètes se révèlent pire que convenues, enchainant les caricatures avec un aplomb désarmant et un humour forcé agaçant. Quant au graphisme, ni moche ni beau et sans virtuosité particulière, il se signale par un classicisme mille fois vu, même si Bart croque assez bien tics, traits et expressions des visages. Mais page après page, l’ennui nous gagne et la BD agit tel un puissant somnifère, sans compter qu'elle entretient l’idée des politiques universellement pourris…En somme, un magnifique nanar, à l’image d'un titre assez niais. A oublier.
