L'histoire :
Ce soir-là, dans la grotte des nains du Nidavellir, c’est fête ! En effet, le roi Svart marie son fils Boldhür avec l’une des plus belles filles du royaume, Vanika. Boldhür est heureux, il n’a qu’un regret : que sa mère Estelyne soit décédée avant ce jour béni. Les nains offrent chacun une pioche à Boldhür et un bonnet à Vanika – ce qui leur fait une sacrée collection ! Puis à l’issue du lâcher de lanternes incandescentes, les deux époux s’éloignent à dos de canard sur l’océan, afin de passer leur lune de miel tranquillement au large. Svart, lui, part se recueillir sur le sarcophage de feu son épouse. Mais il y est dérangé par la déesse Freyja qui demande une entrevue urgente. Freyja propose un accord dérangeant à Svart : elle réclame que son peuple forge une clé magique, la clé des neuf mondes. Celle-ci permettrait à un héros humain, Sigurd, prisonnier du Hellheim, de sortir de l’errance éternelle à laquelle il est condamné. Svart refuse immédiatement : cela est bien évidemment contraire aux lois éternelles. Mais Freyja met dans la balance un antidote qui permettrait de redonner la vie à son épouse Estelyne. Un antidote confectionné à partir d’une dent du serpent Nidhögg…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec Boldhür, Alcante scénarise un conte en one-shot imprégné de mythologie nordique, à destination du jeune public. Mais les adultes rompus à la saga Thorgal pourront aussi réviser les différents concepts : l’arbre Yggdrasil, le Hellheim, le Niflheim, le Midgard, l’Asgard… sans oublier le serpent Nidhögg, à peu près aussi roublard que celui du Premier Testament chrétien. Tout part d’une sorte de pacte faustien : une quête quasi impossible est demandée à un jeune nain, par une déesse trop jolie pour être honnête. L’objectif classique est réunir les ingrédients nécessaires à la confection d’un passe-partout pas très éthique, qui permet de transiter entre les différents mondes… Ziva, le truc de ouf. Trop puissante, la clé ! Or, en contrepartie, la résurrection de feu la reine est promise. Evidemment, comme tout pacte qui pue le faustien, il est conseillé de ne surtout pas le sceller. Evidemment, sinon il n’y aurait pas d’histoire, le père du héros le scelle. Cela découle sur une aventure riche en voyages et en rebondissements… très riche… trop riche ? Les enchainements sont sans doute souvent expédiés. Il s’agit en effet de faire tenir le conte en 46 planches, le standard de la BD franco-belge. Cela dit, le petit tourist-tour en mythologie nordique fonctionne plutôt pas mal, et le jeune lecteur (8 - 12 ans ?) ressortira de l’aventure avec la sensation d’avoir vécu un périple tonifiant, incroyable et finalement heureux. Le dessin jeunesse de Corentin Longrée joue pour beaucoup dans l’attachement aux personnages et ses décors fantastiques sont variés.
