L'histoire :
La nuit est tombée, et Lou et sa maman se mettent à table en extérieur, tout proche de leur van. Ce soir, c'est tomates mozza ! Mais l'adolescente râle... C'est encore le même repas, comme depuis le début des vacances... La tranquillité de ce moment en pleine nature est perturbée par un grand bruit. Un CRACK résonne... Au même moment, dans le village tout proche, William, un quarantenaire bourru, lit un article étonnant. Des tomates ont poussé en plein mois de novembre dans la ville de Juvara. Il sort sa carte de Lozère et entoure le lieu en question d'un cercle rouge. Mais il est pris d'un violent mal de tête. Il remballe tant bien que mal ses affaires, et quitte le bar restaurant dans lequel il s'était installé. Il monte dans sa voiture et prend la route. Le collier qu'il porte autour du cou s'illumine. Il évite de justesse un camion, et braque son volant vers une zone forestière isolée. Il s'arrête net. Devant lui, Lou, sa mère et leur chien. Et surtout, un énorme monstre qui est en train de les attaquer ! La créature a attrapé la mère de Lou, et l'emmène avec elle. L'adolescente tente de sauver sa mère, mais elle est violemment repoussée. William attaque à son tour. La créature s'éloigne... Lou revient à elle et William la rassure. Mais une seule chose obsède l'adolescente : le monstre est parti avec un membre de sa famille, elle doit le retrouver ! William a l'habitude de poursuivre ces créatures. Il embarque à contrecœur Lou dans son aventure...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Elsa Bordier n'est pas une novice dans le milieu de la bande dessinée. La scénariste a notamment signé Alia chasseuse de fantômes, La chevaleresse ou encore La grande ourse. Elle propose un nouvel album en one-shot, en association avec Hugo Decraene, qui signe ici sa première bande dessinée et qui travaille davantage dans le milieu du cinéma d'animation. Ils nous plongent dans un univers qui mélange les ambiances de The last of us et de Something is killing the children, sans toute la violence qu'il peut y avoir autour. Car malgré une histoire tragique (une jeune fille voit sa mère enlevée sous ses yeux par une créature monstrueuse), il n'y a pas de violence visuelle. Le titre est donc accessible dès l'adolescence. L'essentiel de l'album se focalise sur la recherche de ce monstre, dans un environnement parfois hostile, davantage que sur les affrontements, qui ne heurtent pas la sensibilité des lecteurs. La bande dessinée est assez courte (une cinquantaine de pages), ce qui fait que l'univers n'est pas très développé et va à l'essentiel. Cette limite peut réfréner légèrement le lecteur qui est pris par la narration. Côté graphismes, certaines illustrations auraient pu être plus en relief pour apporter de la profondeur et contraster avec les aplats de couleur. Le personnage du chien est l'un des atouts visuels de l'album. Peut-être aurait-il été judicieux qu'il ait un peu plus d'importance dans l'histoire. Cet album conviendra au public adolescent/jeune adulte qui aime les ambiances fantastiques et les histoires plus personnelles liées aux personnages. Les liens familiaux entre une mère et sa fille, et un homme qui a perdu sa moitié, façonnent en effet le cœur du récit.
