L'histoire :
Ce jour-là, c'en est trop pour la petite souris Hamamélis, qui claque la porte de son tronc d'arbre, un baluchon sur l'épaule, après une dispute avec sa mère. Elle est diplômée de sorcellerie, elle se jure donc de devenir sorcière. Un chat gondolier, Pristi, lui propose alors de la faire traverser le bras d'eau jusqu'à la lagune brune. Et étant donné qu'il tombe immédiatement amoureux d'elle, pour elle, ce sera gratuit. Quelques jours plus tard, Hamamélis a ouverture une boutique de sorcellerie... mais hélas, elle n'a quasiment pas de client. Les gens parlent et la trouve trop jeune et trop gentille pour faire une bonne sorcière. Énervée contre ces rumeurs, Hamamélis décide donc de ruser. Le lendemain, sur les conseils du père Duchêne, elle porte une perruque grise, des fausses dents, des haillons, un poireau sur le museau et elle lance des sorts pas très sympas aux gens de la lagune... pour se faire connaitre. Elle change alors son enseigne et propose ses services sous le nom de Witchazel. Dès lors, la queue des clients ne désemplit pas. A chacun son sort, ou souvent, plus sommairement, son astuce. Même l'inspecteur de police lapin ou le notaire hibou recourent à ses services. Mais deux jours plus tard, le chat Pitau annonce à Hamamélis que Pristi est en prison, accusé d'avoir volé la baronne des Trois-Crics...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec l'aide de François Darnaudet au scénario, Elric crée ici un personnage très attachant de souris sorcière, à l'intention des jeunes lecteurs. Grimée en Witchazel, Hamamélis se confronte à une première affaire de sortilège volé, une intrigue parfaitement rythmée et ponctuée de jeux de noms rigolos (le chat Pristi, la pie Lelectrique...). Cet univers zoomorphique n'a pas grand-chose à envier à ceux de Raymond Macherot (Sibylline, Chlorophylle...) et cette inspiration est bienvenue, tant cette veine paraît tristement tarie, ces dernières années. Le scénario se ponctue tantôt d'excellentes trouvailles (le cochon d'alarme), tantôt d'une dénonciation sous-jacente des pratiques et des discours sectaires (le culte de Dongo). Certaines séquences s'enchaînent avec un maximum de drôlerie (les sorts en cascade sur le canard). Le dessin se montre certes moins croquignolet, il n'empêchera pas les enfants – et leurs parents ! – de passer un excellent moment de lecture. Comble de joie, l'éditeur Kramiek annonce trois autres aventures à venir en quatrième de couverture !
