L'histoire :
Bientôt les grandes vacances ! Par un bel après-midi, Matéo et son petit frère Didi chapardent quelques prunes aux branches dépassant d’une propriété. L’été montre déjà le bout de son nez, il serait bête de ne pas en profiter. Néanmoins, un rien froussard, Didi s’inquiète : et s’ils se faisaient prendre ? Aucun risque, rassure son aîné. La vaste friche de bâtiments qui s’offre à eux ne semble plus être habité que par les pigeons. Escaladant le mur d’enceinte, les voici partis explorer l’endroit abandonné. Ils sont désormais les conquérants de « l’Empire des hauts murs » ! Armés de sabres de bois, ils passent de bâtiments en maisons, de pièces en greniers lorsqu’ils tombent nez à nez avec une belle intrigante. Elle se dit la princesse des « Mille fenêtres » et commande à une bande de joyeux drilles. Si Matéo et Didi souhaitent revenir dans ce royaume merveilleux, ils devront s’acquitter d’une périlleuse épreuve : pour être acceptés, ils braveront les « contrées interdites »…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ah, les grandes vacances ! Même les écoliers les plus intellos les attendaient avec impatience. Finis les cahiers, bonjour arcs, épées et autres jouets de bois. Rappelez-vous, dès les premières chaleurs de l’été, il en fallait peu pour vagabonder et rêver d’aventures rocambolesques. Nul besoin de partir au bout du monde pour voyager. On jouait à faire des cabanes, on espérait que l’instant merveilleux dure une éternité… Une fois adulte, on croirait que beaucoup ont oublié ces bonheurs simples mais vrais, comme volés au temps. Simon Hureau, lui, se souvient d’une friche urbaine transformée en terrain de jeu, où un groupe de joyeux drilles passèrent peut-être les moments les plus magiques de leurs existences. Son dessin accessible, presque enfantin, habillé de couleurs chaudes, « feutres », à dominante rouge et or, propose une lecture simple teintée de nostalgie : la preuve d’une réussite. Aux contours amplement encrés, nos « goonies » en herbe écoutent sous une nuit étoilée, auprès d’un bon feu, raconter les contes de Kipling. Qu’importe si cette histoire se révèle inventée ! Elle rappelle à tous que l’enfance demeure un écrin où curiosité et imagination permettent de vivre ses rêves. Un album ici réédité par la Boîte à Bulles, après une première version chez Delcourt, qu'on peut peut-être rapprocher du Chocolat magique (le Cycliste). Dommage que la magie soit éphémère. Un avant goût des plaisirs de la vie. Une expérience à garder précieusement en mémoire… afin de la rejouer ? Cette chronique est rédigée au passé mais, pour sûr, les vacances futures réservent aux enfants du présent un été tout aussi fruité.
