L'histoire :
Les tensions sont à leur comble à tous les étages de l’immeuble. En haut, Louis rentre de soirée au milieu de la nuit, avec la désagréable surprise de ne pas trouver Claire à l’appart. Il se couche mais n’arrive pas à trouver le sommeil. Il angoisse que les distances de ces derniers jours n’aient finit par aboutir à une situation plus grave. Cependant, il va encore passer toute la journée du lendemain sans nouvelle. Et vu qu’elle n’a pas de portable, impossible de la joindre… Mais que fait-elle durant tout ce temps chez ce séducteur de Maurice ? En dessous, Jacky et Fabienne s’enguirlandent encore plus que d’habitude, inquiets pour leur dogue allemand. Gipsy est en effet entre la vie et la mort dans une clinique vétérinaire, suite à une terrible torsion d’estomac. Fabienne reproche à Jacky de lui avoir trop donné à bouffer, en dépit de ses perpétuels rappels à l’ordre. Jacky finit par lui coller une baffe… et Fabienne ira dormir dans la voiture. Jacky ne cesse de penser à Béatrice, la voisine célibataire du dessous… sur le palier de laquelle il s’est effondré la veille, complètement bourré. Il s’était réveillé à l’intérieur de l’appart, dans l’entrée, avec une couverture sur les épaules. Aujourd’hui, Béatrice cherche partout sa petite couverture…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans le premier volet, Vanyda avait intelligemment installé une poignée de personnages très attachants, simples voisins d’étages d’un même immeuble. Dans le second, elle avait tout aussi subtilement mis un peu d’émulation dans ces foyers et entre chacun d’eux… puis elle les a abandonnés pour 3 années, en proie à un cliffhanger pantelant et paradoxalement en phase avec un quotidien plausible et banal. Entre temps, l’auteure a mis entre parenthèses la Boîte à Bulles pour livrer chez le prestigieux Dargaud deux premiers volets de Celle que (…je ne suis pas, …je voudrais être) – ce qui lui valu une nouvelle nomination à Angoulême 2010. Enfin, on sait à présent dans ce troisième (et dernier, snif) ce qu’il advient de Gipsy, du couple Louis-Claire, de l’amour transi de Jacky pour Béatrice… et bien d’autres vraies aventures de la vie réelle qui confinent à une authenticité ultime. Elle a un sixième sens en plus des autres, Vanyda, ça n’est pas possible autrement, pour cerner et rendre l’indicible. Et pour le rendre palpitant ! Car c’est bien sur ce talent particulier que se trouve l’immense plus-value de la série (et de l’auteure), et non dans la complexité du scénario. Visuellement, les personnages qui ont acquis leurs apparences et leurs styles définitifs dès le tome 2, sont toujours impeccablement mis en scène à travers un encrage noir et blanc élégant mâtiné de manga. Est-ce en raison de l’attachement qu’on leur porte ou du naturel de leurs réactions, de leurs façon de se poser dans la case… mais ils semblent plus beaux que jamais : Béatrice resplendit, Claire est à se damner, Marine irradie de tendresse et il en va de même pour les personnages masculin, avec Louis et Maurice qui en feront craquer plus d‘une… Notez enfin que ce « manga à la française » fut tout de même consacré aux USA Meilleur Manga de l’Année (2005) par le Publishers Weekly !