L'histoire :
Vienne, 1919. La capitale autrichienne est agitée. Le peuple réclame le rapprochement de son pays et de l'Allemagne. La petite Ewig Kiesler fête ses 5 ans dans la maison bourgeoise que tiennent ses parents. Elle est déjà un enfant d'une grande beauté. Elle est vive, c'est un rayon de soleil. La petite fille invente des jouets et leurs mécanismes, elle épate les adultes... Adolescente, elle passe devant un cinéma et a une révélation : elle veut être actrice, comme à Hollywood ! De brèves années passent, jusqu'au soir où elle annonce à ses parents qu'elle veut arrêter ses études pour devenir actrice de cinéma... Dimanche 31 mars 1957, à 22 heures 30, sur les plateaux de CBS. C'est l'heure de l'invité mystère, on bande les yeux des candidats, mais il reconnaissent tous, en quelques questions, Hedy Lamaar, la plus belle femme du monde !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
William Roy a bossé sur ce projet durant cinq années. Cinq années à essayer de pouvoir traduire la personnalité absolument dingue de Hedy Lamarr. « Dingue », parce que d'une richesse dingue. A 18 ans, elle tourne Extase, un film qui provoque un scandale national en Autriche. Cette BD nous emmène dans les pas de cette femme exceptionnelle. L'histoire aurait pu se résumer à la trajectoire lumineuse d'une petite enfant juive devenue star d'Hollywood, mais les ténèbres des années nazies accompagnent le récit. Alors elle fuit son Autriche natale et l'Allemagne nazie, vers les USA. On y voit comment son intelligence contribue à son ascension dans l'industrie du cinéma. William Roy met en lumière le caractère exalté de Ewig/Hedy, mais aussi son intelligence. Il délivre également un récit qui accède à l'intimité de cette femme. La plus belle femme du monde et sa relation aux hommes, ses six mariages, ses malheurs et ses bonheurs... c'est comme si on y était ! Dans ce voyage dans le temps, pendant la Seconde Guerre Mondiale, jusqu'aux lumières d'Hollywood, puis sous l'éteignoir du star système et puis jusqu'au bout du chemin, Sylvain Dorange envoie des planches comme autant de petits tableaux séquentiels. Avec son trait fin sur des couleurs douces, avec ses encadrés ronds, son visuel allie à merveille le moderne et le rétro. Les déclinaisons chromatiques rythment les chapitres, qu'on avale un à un en ayant envie de découvrir encore un peu plus cette femme. Et en lisant cette BD, on ne pourra pas l'oublier. La preuve d'un bel hommage, on vous le dit !
