L'histoire :
Mars 2015, à Kinshasa, en République Démocratique du Congo, dans le quartier de Masina, une conférence de presse se tient en compagnie des représentants de la Lucha, Fred Bauma, Rebecca Kabugho, Micheline Mwendiké, Luc Nkulula, Judith Maroy et Juvin Kombi. Ils s’adressent à des journalistes africains afin d’annoncer leur volonté de former un mouvement d’union, un front citoyen créé pour peser sur les autorités et exiger le respect de la constitution. Soudain, les militaires, la police et les agents du renseignement congolais font irruption dans la salle puis arrêtent la plupart des personnes sur le champ. Ils sont embarqués dans des pick-ups et emmenés en détention. Ce jour-là, la plupart des journalistes, les membres de la Lucha, leurs homologues sénégalais et Burkhinabé de « Y’en a marre » et du « Balai citoyen » sont emprisonnés. Quelques jours plus tard, dans les locaux de l’agence nationale de renseignements, plusieurs militants de la Lucha sont arrêtés à Goma, puis interrogés sur le fait d’avoir protesté contre l’arrestation de leurs amis à Kinshasa...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour leur première bande dessinée, Justine Brabant et Annick Kamgang présentent un récit en noir et blanc sur un mouvement citoyen non-violent créé par de jeunes congolais, la Lucha. Ce mouvement milite pour faire bouger les choses dans un pays réputé dur, la République Démocratique du Congo, enlisé dans la violence, la corruption des autorités et le manque cruel d’infrastructures urbaines en état de marche. Divisé en plusieurs chapitres, le récit suit chronologiquement l’évolution de ce mouvement, ainsi que les nombreuses difficultés rencontrées pour exister et être pérennisé. Les deux autrices apportent ainsi un éclairage sur ce pays africain, son histoire coloniale difficile, ses différents présidents et ses nombreux conflits internes qui ont fait des millions de morts. Le témoignage est forcément poignant, mais aussi positif, car ce mouvement citoyen non-violent véhicule de l’espoir, la volonté de changer les choses positivement pour tous les habitants du Congo. Au travers de son dessin en noir et blanc, Kam retranscrit parfaitement le récit en utilisant un trait semi-réaliste sobre. Elle laisse avant tout une part importante au texte, assez abondant. Ce premier album s’inscrit dans le cadre de la collaboration entre Amnesty International et La boîte à Bulles et c'est une belle façon de mettre en lumière les problématiques portées par l’organisation.
