L'histoire :
Dans la campagne togolaise, à 20 minutes de marche du village, un atelier inhabité, dont le néon reste allumé la nuit, est le théâtre d’une farandole d’insectes. Papillons duveteux, sphinx fuselés, punaises anguleuses, longicornes bleutés et bien d’autres se réunissent malgré eux à cet endroit. Fascinés, éblouis et piégés, ils bourdonnent, zigzaguent, vrombissent jusqu’à l’aube. Et pour la mante religieuse c’est la curée garantie jusqu’au matin !
Simon et mademoiselle Gé arrivent en gare de Florence. La nuit est tombée et les deux routards comptent bien s’offrir une nuit des plus économiques dans la ville italienne. Entre un ancien bon plan qui n’en n’est plus un, une buanderie d’hôtel de luxe dont ils sont exclus et un collège où ils déclenchent l’alarme et la visite de la police, les deux naufragés du sommeil dormiront malgré tout gratuitement à Florence !
Un après-midi d’aout à Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso, ses amis restés à la case, Simon part en ballade de l’autre côté d’un porche posé dans la végétation du jardin. Bientôt, il s’arrête devant une vache qui paisse tranquillement. Il dégaine son carnet à dessin et exécute un croquis de l’animal. Un homme qui passe par là lui dit que c’est très bien de dessiner, mais ce serait peut-être bien de retourner… Qu’à cela ne tienne, Simon range le carnet et reprend ses déambulations. Sous un arbre, un enfant ramasse des chenilles. Elles sont comestibles explique-t-il. Un soldat qui observe la scène demande alors à Simon ce qu’il fait là… Début de tribulations locales…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En partageant ses souvenirs de routard, Simon Hureau revient à ses premières expériences d’auteur : le récit de voyages. À travers des morceaux choisis à l’autre bout du monde ou dans les campagnes françaises, il raconte des petites aventures du quotidien, sur la beauté simple des gens et du monde en général. Des anecdotes amusantes, des situations improbables et inattendues aux dénouements toujours heureux, constituent un agréable moment de lecture. Le dessin, qui mêle plusieurs techniques de noir et blanc au fil des saynètes, offre de la variété là où, la plupart du temps, le côté graphique lasse, visuellement. Côté scénario, l’auteur met l’accent sur ces « petits riens » qui font le « grand tout ». La beauté inhérente à chaque création de la nature mérite respect et attention. Et ses aventures de baroudeur illustrent bien qu’avec cette attitude, aucune situation n’est insurmontable, aucune personne n’est indisponible, ce qui lui permet de bourlinguer sereinement. De l’Afrique noire ou au fin fond de la cambrousse française, les rencontres sont riches de cette simplicité spontanée que chacun a en soi, pour peu qu’on lui laisse suffisamment d’espace « naturel » pour s’exprimer. Intrinsèquement écolo, Mille parages, offre de belles balades au pays des humains, terre d’accueil vaste, aux possibilités illimitées.
