L'histoire :
Pour une sombre histoire d’époux au chômage qui n’en fiche pas une ramée à la maison, Etienne et Béatrice s’engueulent une fois de plus. Voire une fois de trop ! En effet, suite à cela, Etienne quitte le foyer pour aller vivre chez son fumiste de frangin. Sylvain l’accueille à bras ouverts. Il trouve que c’est une excellente occasion d’aller se bourrer la gueule dans un bar. A tous les coups, maintenant qu’ils sont réunis, ça va être la teuf tous les soirs ! Entre deux, pour se donner bonne conscience, ils se mettent à fréquenter les réunions des pères indignes anonymes, en compagnie d’une belle brochette de malfrats familiaux. De son côté, Béatrice accuse plutôt bien le coup. Pour elle, la vie poursuit son train-train, avec son bébé et ses deux grands enfants à la maison : le brun Clément, accro à la console de jeux vidéo, et le blond Stéphane, efféminé et ultra-sensible. D’un tempérament calculateur et cynique, Clément arrive admirablement à faire culpabiliser sa mère et son frère. Au moins, pendant ce temps-là, il peut jouer peinard à sa console. C’est à ce moment qu’un coup de fil annonce à Béatrice que son futur-ex-beau-père vient de décéder. Même si c’était un connard, ça tombe mal…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On dirait bien que B-Gnet s’est attaché à la sympathique petite famille qu’il a déjà mise en scène lors d’un précédent album et tumultueux voyage en avion, Saint-Etienne-Lyon. Revoilà donc Sylvain, Béatrice, Clément et Stéphane, pour un second volet certes moins rocambolesques, mais sous une lorgnette sociale beaucoup plus prononcée… et qui conserve ses ambitions zygomatiques affutées. Le principe narratif et comique est en effet réitéré : des strips en trois cases (rires souvent garanti à la troisième) s’enchainent pour former une histoire complète (de 120 strips, donc) finalement pleine de sens. Car comme l’indique le titre, le thème central est cette fois le désordre familial et l’éducation parentale malmenée. Tantôt avec cynisme (le personnage de Clément est génial), tantôt avec une propension consommée pour le non-sens, tantôt avec tendresse, tantôt avec de gros sabots hilarants, B-gnet assène placidement des vérités bien balancées sur le couple moderne et les priorités des genres. Rapide et sans grandes profondeurs, le dessin n’est certes pas le plus peaufiné dont il est capable, mais ce visuel est toutefois parfaitement raccord avec le ton. En quelques albums sans prétention, mais pétris d’un vrai sens comique, ce jeune auteur lyonnais est en train de marquer son territoire sur la scène bédéphile humoristique.
