L'histoire :
Le château est tout joli et majestueux. La petite princesse bien pomponnée… mais enfermée tout en haut d’une tour et impatiente que son prince charmant la délivre enfin. Déjà 3 heures… et 4 mois qu’elle l’attend. Son prince à elle doit être une sacrée mauviette ou s’être fait mâchouiller par un troll pour ne pas être déjà à ses pieds. Du coup, elle se contente des charmants petits oiseaux, qui lui tiennent poétiquement compagnie. Enfin, peut-être plus simplement sont-ils là pour lui becqueter son repas dés qu’elle a le dos tourné ? Au moins, elle bénéficie de tout le confort : chambre luxueuse ; cuisine équipée ; lecture ; jeux ; salle de bains (mais elle n’en n’a pas besoin, vu qu’une princesse, c’est toujours propre) et ours domestiqué pour faire le ménage ou la servir à qui mieux-mieux… Mais tout ça ne vaut malheureusement pas un joli prince charmant !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour leur toute première collaboration et incursion dans le 9e art, Alexandre Arlène et Stéphanie Bellat se la jouent conte, princesse et humour, pour un album parfaitement à sa place dans la collection jeunesse des éditions La Boite à Bulles (La Malle aux images)… Tout commence un peu comme Raiponce, avec un petit bout de princesse calfeutrée en haut d’une immense et majestueuse tour, qui attend la délivrance d’un beau et fort prince charmant. Le problème, c’est que ça se complique rapidement et qu’outre le fait que notre gamine n’a pas de longue tignasse, l’amoureux tarde à pointer le bout de son nez. Corseté par ce fil rouge qu’est l’attente du joli garçon à la fenêtre du château, l’ensemble est une succession de saynètes humoristiques utilisant habilement l’imagerie et les clichés inhérents aux histoires de princesses, avec intelligence et modernité. Un brin énervante, capricieuse mais attachante comme tout, cette petite Libellule, sous prétexte de fable, est particulièrement proche de nos petites chipies (et de leurs préoccupations). La galerie de personnages secondaires (l’inénarrable ours Plumeau, les oisillons boulimico-déjantés, la préceptrice, la bonne fée-marraine...) est un véritable bonus, donnant rythme et servant l’angle humoristique aux petits oignons. On regrettera peut-être que l’ensemble s’avale un peu vite. Pour le moins, nos fifilles apprécieront cet exercice pétillant et empreint de codes qui leurs parlent réellement. Idem pour la rondeur du trait, la fraicheur des couleurs et l’emballage doucement sucré. Bref, loin d’être révolutionnaire, mais parfaitement distrayant.
