L'histoire :
Bon ! Ils auraient pu aller à Lille en bus. Mais pour le même prix, toute la famille peut, de Saint-Etienne, se payer un voyage à Lyon et en avion. Après les formalités d’usage à l’aéroport, la famille gagne enfin ses places dans l’appareil. Ils ne tardent pas à constater deux problèmes importants : ils ont oublié la mère de famille à la maison et à peine le décollage effectué, ils sont victimes d’un détournement. Pour ce qui est de l’épouse, un coup de téléphone confirme la boulette : il semble que personne n’ait remarqué la pauvre femme courir derrière la voiture comme une damnée. Au moins, cette solitude forcée permet à la mère de famille de sympathiser rapidement avec le cambrioleur qui a décidé de profiter de l’aubaine pour la dévaliser. Pour ce qui est de la prise d’otages, les passagers doivent compter sur l’acharnement farouche de terroristes savoyards. Ils sont, en effet, prêts à utiliser des coussins rembourrés ou des feuilles de papiers bien coupantes pour parvenir à leurs fins…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce pourrait être un des fameux derbys fratricides qu’offre régulièrement le championnat de France de Football aux amateurs de ballon rond (la 4e de couv’ y fait d’ailleurs référence). B-Gnet use plutôt de cette affiche pour livrer un match qui met rapidement nos zygomatiques à genoux : taclement drôle, offensivement marrant tout au long de la partie. Utilisant avec brio un humour ultra-décapant, notre scénariste-dessinateur nous fait voyager en avion (et puis en moto, en bateau, en hélicoptère, en fourgon de gendarmerie, en tracteur…) entre les deux villes en question, en compagnie d’une belle bande d’allumés : un père carrément dépassé et ses gamins (bin ouais, il a oublié sa femme à la maison !) ; un businessman anthropophage ; des terroristes savoyards ; des pilotes de lignes dignes de jouer les premiers rôles dans Y a-t-il un pilote dans l’avion ?… servent un récit dont l’objectif est de partir en vrille à la moindre occasion. Le pire, c’est que loin d’être foutraque, l’ensemble est parfaitement construit : de la déjante, du grinçant, de l’humour bien noir… d’accord ! Mais de l’intelligemment distillé. Pour ce faire, B-Gnet enchaine des strips de 3 cases à la fois humoristiquement autonomes (une chute drôle ou une réplique claquante à chaque 3e vignette) et parfaitement intégrées à l’ensemble du propos. Bref, efficacement drôle, tout au moins pour les amateurs d’humour corrosif ne s’interdisant aucun débordement…
