L'histoire :
Nina fait sa valise. Il veut qu’elle reste ou, au moins, qu’elle partage un dernier baiser, voire quelques caresses. Nina sait bien où ce gros matou libidineux veut en venir. C’est toujours la même chanson. Mais ce qu’il fait de ses doigts, de ses paumes, de sa langue ou de ses yeux… Elle aime tellement ça, voir leur corps sourire, se laisser faire, vagabonder, être piégée. Et puis surtout sentir monter l’orgasme comme un cheval fou au galop… Alors ranger ses affaires peut bien attendre un peu. Nina est, en tous cas, comme ça, tandis que d’autres prennent le train, embrumés par le souvenir d’un amoureux qu’elles avaient dans la peau. Une autre, encore déguste avec délice les préparatifs d’un futur rendez-vous. D'autres, aussi étonnées mais pas forcément contre, se font draguer par leur meilleure amie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Portant pour signature le pseudonyme de Nina et publié en 2005 aux Éditions de l’An 2, cet ouvrage, à jolie dominante érotique, refait aujourd'hui surface. Il est aussi augmenté d’une saynète en couleurs, qui ouvre le propos et dont l’héroïne, en un clin d’œil sympa, se prénomme Nina... Ainsi, Johanna, en une douzaine de courtes séquences, s’amuse de l’amour, du sexe, des pulsions ou des envies et de la sensualité. Jamais vulgaire, même si l’on y parle cru, jamais vraiment pornographique, même si les corps s’aiment et s’animent savoureusement, l’ensemble explore les méandres du plaisir et du désir sans tabou. C’est souvent un œil féminin qui nous guide. Un regard tendrement accompagné par une voie off empreinte d’un brin de poésie et toujours porté par l’envie d’essaimer sensualité, érotisme dans chaque instant du quotidien. Aussi un exercice de style, en ce que chacune des séquences utilise un(e) protagoniste de la mise en scène précédente, l’ouvrage permet une lecture particulièrement fluide et, malgré la douceur ambiante, rythmée. Bref, un ensemble voluptueux et souvent émoustillant, auquel les lavis envoutants donnent beaucoup de charmes et de profondeur. La seule histoire en couleur démontre d’ailleurs le parfait pouvoir hypnotique d’un graphisme qui sait caresser l’œil avec beaucoup de sensualité. Un joli moment. Un peu court toutefois.
