L'histoire :
Un plat qui se mange froid. C’est irréfutable, les végétaux peuvent éprouver des sentiments ! Les botanistes se posaient la question depuis longtemps et enfin un document photographique a pu le démontrer. Dans le silence d’une forêt, un drame est en train de se dérouler. En effet, pendant plus de 75 ans, la jalousie a dévoré un mûrier. Tout commença par un regrettable quiproquo avec un érable voisin qui, selon les témoignages, s’était conduit de façon cavalière avec sa fiancée. Mais l’incident une fois clos, le mûrier ne se le tint pas pour dit. Quelques 10 ans après, une hache égarée se trouva non loin de là. La rancune étant tenace, le mûrier s’employa pendant des années à faire pousser une jeune branche de façon à se saisir de l’objet. C’est ainsi que l’on peut observer, par cycle de 3 ans, un mouvement ascendant et descendant qui dure plus de 18 ans. Si les intempéries ne viennent pas à bout du manche de bois verni de la hache, et si aucun arbre autour ne s’interpose pour calmer le mûrier, les botanistes estiment à ce jour qu’il faudra un peu plus de 38 ans pour venir à bout de l’érable. Une affaire à suivre de près…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Guy Delisle s’est fait connaître du grand public pour ses excellentes chroniques autobiographiques à l’occasion de longs séjours passés à l’étranger (Chronique de Jérusalem, Chroniques birmanes, Pyongyang, Shenzhen) ou encore ses guides hilarants du Mauvais père. La maison d’édition québécoise la Pastèque réédite aujourd'hui un album de courtes histoires de leur compatriote (première édition en 2002). Cette version augmentée comporte 25 histoires (dont 2 inédites) publiées entre 1995 et 2014. La teneur des récits ou leur forme sont hétéroclites, de qualité très inégale, avec des saynètes réalistes et d’autres beaucoup plus absurdes, surprenantes, voire malheureusement insaisissables pour certaines. Dans une majorité des planches, on retrouve cependant l’humour, la finesse d’esprit et la poésie qui caractérisent l’auteur québécois. Si dorénavant la patte graphique de Guy Delisle est facilement reconnaissable, certains de ses premiers travaux ont un style plus expérimental qui lui est difficilement attribuable au premier coup d’œil. Evidemment, le noir et blanc domine ; seules deux pages sont en couleur. L’intérêt de cette compilation est notamment de pouvoir mesurer le chemin parcouru par Delisle avant de trouver un style qui lui soit propre.
