L'histoire :
Sous la férule de Ranson, l’un de leurs plus éminents représentants, la Thirdnail Inc. réunit, à renfort de cocktails et de mets fins, un panel de personnes siégeant à des postes influents au sein des firmes informatiques les plus puissantes du globe. La société (soi-disant prête-nom) spécialisée dans la fabrication de composants électroniques leur propose, au nom du gouvernement, un marché simple : en échange d’un matelas confortable de billets verts, ils doivent convaincre leurs entreprises d’équiper chacune de leurs machines du TH-1. Ce composant permettrait, si le deal fonctionne, de recueillir toutes les informations contenues sur les matériels informatiques dont il aurait été équipé… Quelques mois plus tard, le projet abouti : 90% des machines informatiques ont pour hôte ce petit objet. L’enjeu est tel, qu’aucune fuite n’est permise. Pourtant, par hasard, en réparant une bêtise de son jeune garçon, Kyle Thomson, informaticien de métier, découvre un des processeurs espions dans sa machine. Comprenant qu’il a mis le doigt sur quelque chose qui risque de lui coûter la vie, il prend rapidement la tangente en s’embarquant pour la Chine. A ses trousses, Ranson diligente une équipe de mercenaires pour prendre le contrôle de l’avion… Informé de cette prise d’otages, le gouvernement américain envoi une unité des forces spéciales sur l’aéroport où s’est posé l’avion. Parmi ce commando d’élite, un jeune sergent au caractère retors accomplit sa première mission de terrain : Dwight Delano Tyler.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Que ceux qui ne se sont pas tartinés pour leur 4 heures, les 11 albums de l’excellente saga d’espionnage Alpha se rassurent : il n’y a pas besoin d’être un expert es-jigounoverie pour aborder cette série. Comble de chance, néanmoins, les passionnés de la série mère se réjouiront tout autant de découvrir comment leur héros est devenu un actif du service de la célèbre agence. Car avec Alpha - Premières armes, il s’agit justement d’expliquer, via une série d’albums, comment un jeune sergent des forces spéciales sera choisi par la CIA et deviendra le fameux Alpha : une série préquelle, en somme, s’insérant juste avant L’échange. L’intrigue mise en place par Emmanuel Herzet charpente impeccablement cette intention, en livrant un récit aux alambiques alphaiennes, auquel se superpose la première mise en situation sur le terrain de notre jeune sergent : les 2 fils narratifs se rejoignent lors d’une prise d’otages qui sera le véritable point de départ du nouveau destin de Dwight Delano Tyler, le futur agent. Outre, le coté 100% action-espionnage du scénario, l’album nous présente le héros, en particulier ce qui dans son caractère (sens aigu de la justice, franc-parler, entêtement…) et sa manière d’agir (prise de décision rapide, capacités physiques hors normes…), le fera passer du soldat lambda à l’agent secret. Le tout s’emballe dans un découpage qui utilise les ressorts des séries TV américaines actuelles avec une volonté d’en retrouver le dynamisme et l’esprit. Le dessin hyper réaliste d’Éric Loutte évite les pièges du trop statique, grâce à la multiplication de cadrages particulièrement propices à faire vivre l’action. Un dessin lisible, agréable (et expert lorsqu’il s’agit d’avions), parfaitement raccord, à l’instar du scénario, avec la série originale. Des débuts qui contenteront les amateurs du genre.