L'histoire :
Le programme informatique et para-étatique Thirdnail a implanté dans 90% des ordinateurs du monde un mouchard surpuissant, destiné à ce que la NSA sache tout, à chaque instant, sur tout le monde. Mais une fuite industrielle de ce méga secret diplomatique vers la Chine oblige les services secrets à réagir. C’est l’agent Dwight Tyler, fraîchement formé au sein des forces spéciales de l’armée, qui écope de la mission. Tyler est intelligent, leste, combattant, il sait prendre des décisions rapides et dispose d’une lecture avant-gardiste des évènements. Cependant, il semble que Tyler soit pris d’emblée dans un imbroglio d’espionnage qu’il ne maîtrise pas du tout. Malgré ses capacités hors normes, il se fait coincer par trois hommes dans une station-service. Ils l’endorment avec un pistolet-seringue contenant un puissant narcoleptique. Tyler se réveille devant Milard, son « employeur », qui l’a semble t-il récupéré entre temps. Il lui remet les documents dérobés à Prague, qu’il avait simplement cachés sous son T-shirt. Pour la suite de sa mission, consistant à poser des micro-caméras dans le bureau de Markt, un ponte de Thirdnail, Milard envoie Tyler à Oslo. Avant cela, il lui demande de se choisir un nom de code. Tyler se souvient alors d’un terme employé dans le discours militaire, à l’enterrement de son ami Boyle. Son code sera « Alpha »…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme l’indique le titre, Alpha premières armes se construit en préquelle à la série d’espionnage à succès Alpha, dont nous attendons à l’automne 2015 la sortie du tome 13, sans cesse repoussée. Ce cross-over se propose en effet de faire découvrir comment le héros agent-secret Dwight Tyler, nom de code Alpha, est devenu un super agent américain. D’une intelligence supérieure et toujours prompt à l’action, Alpha est un alter ego de James Bond, tout aussi sexy, mais il est confronté à des problématiques d’espionnage moins grand-guignolesques, plus proches des vrais enjeux internationaux de notre époque sur-informatisée. Toutefois, dans ce second opus comme dans le premier, le scénario d’Emmanuel Herzet en fait des caisses dans le registre du complot inextricable et illisible. Des personnages en costard qui ne parviennent pas à se distinguer ; des scènes d’action pas toujours très fluide et logique dans la mise en scène, mais a priori héroïques ; des manigances qui se mêlent aux complots, sans qu’on soit jamais sûr ni des intentions, ni des objectifs ; des bulles d’explications aussi chargées que soporifiques… Où sont les bases de l’art séquentiel ? Celui qui a pigé ce scénario a le droit d’écrire à notre rédaction. Ajoutez à cela un dessin réaliste certes précis et travaillé, mais ultra-figé, souvent ultra-pas raccord avec les phylactères et la narration, histoire d’embrouiller encore plus la fluidité de l’intrigue. Pire que tout, moult cases semblent composées à partir de clichés photoshopisés et pixellisés… Il faut être un amateur hardcore d’espionnage pour y trouver son compte.