L'histoire :
En passant devant la vitrine d’une animalerie, un jeune couple de vétérinaires tombe amoureux d’un petit chiot bobtail (petit, gros et blanc) à l’allure espiègle. Le marchand bourru leur annonce d’emblée : personne ne le veut, alors il le donne. Visiblement, il est « nul » : ne sait pas aboyer, ne rapporte pas la baballe, ne garde pas la maison… Evidemment, les deux vétérinaires l’adoptent, prétextant un bon sujet d’études. Bidule découvre donc sa nouvelle maison : en premier lieu les maîtres, puis la chatte voisine Câline, le molosse Pupuce de l’autre voisin, les piafs qui ne savent pas voler et le frigo bien-aimé, qu’il se complait à dévaliser régulièrement. Une fois le tour du propriétaire accompli, les bêtises peuvent commencer : il se couvre de tâches noires pour ressembler à un dalmatien de race, il prend les aquariums pour des Center Park, il organise des « croquettes parties » avec tous ses potes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A la mort de Dupa, papa de Cubitus, cette série mythique a été confiée à Pierre Aucaigne (au scénario) et à Michel Rodrigue (aux dessins). La reprise était certes visuellement fidèle, mais sans surprise, tendance consensuelle et momolle. Dans les derniers épisodes (tomes 5 et 6 des Nouvelles aventures), le duo d’auteurs a alors cherché le renouveau du côté des technologies modernes et d’un personnage jeune et foufou : Bidule, présenté comme le neveu de Cubitus (son clone enfant, en fait), était né. A défaut d’être totalement convaincante, cette idée variait les plaisirs… mais néanmoins, le personnage se destinait à rester dans l’ombre de son « oncle », véritable sujet de la série. Qu’à cela ne tienne : le duo sort aujourd’hui un cross-over (libéré des ayants-droits de Dupa ?), pour une nouvelle série de gags à destination d’un public (encore) plus jeune : le titre régressif et le dépouillement de la couverture n’en font pas mystère. Adieu donc, le maître Sémaphore et son side-car antédiluvien : sa maturité et sa verve sans doute trop caustique ne collent plus trop à la cible. Bidule est ici adopté par un jeune couple de vétérinaires (sans enfant), soit la famille typique, une entité plus stucturante et rassurante pour les enfants. Heureusement, le baby-clone de Sénéchal est là pour compenser, lui aussi en version baby (Câline). Pour la percussion humoristique, passez votre chemin : Bidule amplifie encore la veine hyper-archi-grand-public. Pour la partition graphique, en professionnel talentueux, Rodrigue s’adapte un chouya : personnages simplifiés, dépouillement des backgrounds, colorisation punchy (merci Marcy), petit format « scolaire »… Bidule, un machin qui laisse tout chose.