L'histoire :
C’est par une journée comme les autres, qu’un homme de forte corpulence débarque dans le saloon de Wood-City. Il se présente comme le géant Flure et veut parler au shérif d’un secret mortel. Aussitôt, une rafale de chevrotine lui arrache son chapeau et un gangster s’enfuit en piquant le cheval du shérif Dog Bull. Ce dernier cherche alors à en savoir plus auprès du géant, qui lui annonce être à la recherche de son cousin, qui a été jadis abandonné au bout du quai de la gare de Phoenix, pour lui annoncer un héritage. Dog Bull reconnait immédiatement que le cousin en question n’est autre que son abruti d’adjoint, Kid Ordinn ! Le géant conserve en revanche le mystère le plus entier sur la nature de l’héritage. Flure rencontre alors son cousin et entreprend de le mettre au parfum, lorsque le tueur à la chevrotine récidive, cette fois dans son dos ! Heureusement, le géant portait un gilet pare-balles. Chick Bill intervient et arrête le bandit, qui finit assommé contre une enclume. Le lendemain, tandis que Flure, Kid Ordinn et Dog Bull partent à la « pêche à l’héritage » à bord d’un charriot bourré d’un étrange matériel, Chick Bill et Petit Caniche laisse le bandit s’échapper pour mieux l’espionner et remonter jusqu’à son commanditaire…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un géant et un western… qui pourtant n’a rien à voir avec le film de James Dean (1956). Ce Géant Flure, comme le jeu de mot l’indique, a tout du faux-jeton. Il annonce un héritage tombé du ciel à Kid Ordinn et souhaite le partager avec lui… c’est louche. Pourtant, au terme de nombreux palabres dispensables et moyennement humoristiques, nos amis se livrent bel et bien à une chasse au trésor mouvementée et plaisante, à défaut d’être tout à fait novatrice. Ce jeu de piste est alors l’occasion pour l’auteur Tibet de faire mariner son petit monde (acteurs et lecteurs) sur la nature précise de l’héritage… et il faut reconnaître qu’il ne se moque pas de nous ! La surprise est de taille, révélant au passage les véritables origines de Kid Ordinn, stupéfiantes. Il aura donc fallu attendre le 69e épisode de cette série culte initiée en 1953, pour apprendre que cet idiot de Kid n’est autre que… [spoiler !]. Pour le reste on retrouve les fondamentaux de la série, à savoir l’humour potache sur décorum de western, délivré par 4 personnages attachants : le veule Dog Bull (qui n’a rien à envier à Louis de Funès), l’abruti Kid Ordinn (lui plus proche de Bourvil), tous deux faire-valoir des héros Chick Bill et Petit Caniche, chantres de la vertu. Rien de neuf côté dessin, dans la digne veine de l’école franco-belge : après 69 albums, Tibet maîtrise évidemment ses personnages, autour desquels Frank Brichau livre des décors dans la moitié des cases. Enfin, bref… et dire que pendant tout ce temps on ignorait que Kid Ordinn était…