L'histoire :
A Wood-City, le mariage est annoncé entre le cow-boy Chick Bill et l’institutrice Julie. Tous leurs amis s’apprêtent à fêter l’évènement. Le shérif Dog Bull est honoré d’avoir été choisi comme témoin, tandis que son adjoint Kid Ordinn est toujours obnubilé par les récentes infos sur ses origines (au précédent tome, il apprenait qu’il était un descendant de la couronne britannique). Ignorant tout du contexte nuptial, un inconnu furette en ville et pose des questions sur Julie. Caché derrière un arbre, il découvre enfin, abasourdi, que celle-ci embrasse Chick Bill… et prend aussitôt l’initiative de descendre ce dernier. Heureusement, Petit Caniche intervient à temps et l’inconnu s’en sort avec un bobard vaseux… auquel Chick Bill ne croit pas un instant. L’inconnu se sauve alors faire son rapport à son employeur, Olivier Hupin, directeur d’une grosse société d’exploitation aurifère. Nabot teigneux et jaloux, celui-ci est amoureux de Julie depuis de longues années et il enrage de cette nouvelle. Il va donc tout faire pour empêcher ce mariage avec un « bouseux ». Un premier plan machiavélique est mis au point : enlaidir le fiancé à l’aide d’une pilule pharmaceutique…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Une 70e aventure dans la lignée des autres ? D’un point de vue narratif, certes, mais cet énième opus restera surtout en mémoire pour être le dernier de l’ère Tibet. Le papa de Chick Bill, également dessinateur de Ric Hochet, s’est en effet éteint au deuxième jour de l’année 2010. L’avenir nous dira si la série perdure sous la houlette de Franck Brichaud, décorateur et coloriste attitré depuis de nombreux albums. Bref, quid du nouvel épisode ? Il se situe effectivement dans la lignée des 69 précédents : avec un souci constant d’agrémenter l’histoire par un humour léger digne de l’almanach Vermot, Tibet met en relief les péripéties vaudevillesques d’un amoureux « louisdefunesien » (riche, nabot, colérique, sans scrupule…) qui va multiplier les tentatives pour faire échouer le mariage du héros avec sa dulcinée. Evidemment, la construction est un classique de l’humour potache : chaque tentative se solde par une cuisante bévue et le teigneux passe ses nerfs sur ses abrutis d’hommes de main. Au passage, on remarquera le rapprochement de plus en plus ostentatoire entre le ton de Chick Bill et celui de Ric Hochet (Julie est le sosie de Nadine). Une lecture aigre-douce, donc, pour ce dernier album amusant et néanmoins un peu triste…