parution 01 mars 2009  éditeur Le Lombard  Public ado / adulte  Mots clés Chronique sociale / Humour

Cité d'la balle T1

Lassés par les caillassages de flics ou le racket avec violence, 5 potes d'une cité décident de s'auto-assumer en devenant stars du rap. Un humour corrosif jubilatoire, qui se joue astucieusement des clichés du registre...


 Cité d'la balle T1, bd chez Le Lombard de Relom
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Le Lombard édition 2009

L'histoire :

Mouss, Titi, Vlad, Toufik et Dijou sont 5 potes qui zonent le plus clair de leur temps dans leur cité. Or, quand ils se font chier, ils niquent la vie : ils font cramer des bus ave des gens dedans, rien que pour pouvoir caillasser les pompiers après. Toutefois, entre deux caillassages de flics ou bastonnades de bourges, ils se posent aujourd’hui une question essentielle : comment faire « pour s’auto assumer sans le détriment d’autrui » ? Trouver du travail, c’est trop naze ! Et pas question d’endormir la carte bleue de mère à Titi. Ils commencent donc par monter un gang, adoptant un code vestimentaire commun. Puis Dijou a l’idée lumineuse du siècle pour luter contre la fatalité morose : monter un groupe de rap. Ça c’est une idée trop claaasse ! C’est décidé : leur ultime forfait sera de piquer le matos de zicmu. Et pour le clip, suffit de demander aux meufs de danser à poil en prenant des poses de grosses cochonnes. Même celle qui porte la burka (en fait, elle porte ça juste pur chier le prof de maths). Reste le plus dur : pondre les paroles. Après avoir entendu parler du jusqu’auboutisme de Néron en matière d’inspiration, Dijou s’arrangera pour mettre le feu à la cité et composera « Burn la cité, burn, si t’as des burnes »…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Dans le registre de l’humour corrosif, Relom nous avait déjà enchantés avec Andy et Gina. Il récidive aujourd’hui en s’attaquant au sujet pittoresque et piquant des banlieues… sauf que lui, évidemment, au lieu de marcher sur des œufs, il les écrabouille avec une jouissance non dissimulée ! Ses 5 personnages sont de purs rebeux délinquants, du genre à cramer des bus avec des gens dedans ou à balancer des frigos du balcon sur la tronche des condés. Tout a commencé pour eux par quelques strips pré-publiés dans le bien nommé magazine le Strip (intervenant ici en interlude, à l’intérieur de l’histoire principale). Etant donné l’effet dévastateur, Relom a logiquement enchaîné sur une histoire plus longue, prenant pour point de départ une idée complètement saugrenue : « s’auto assumer sans le détriment d’autrui » (waoh l’truc de ouf !). Les dialogues sont tantôt savoureux et fleuris, tantôt perspicaces (le long monologue central de Titi face à sa mère repositionne bien les choses) et les situations dans lesquelles nos joyeux drilles se retrouvent sont irrésistibles (ah le tournage du clip !!). Or, si les circonstances atténuantes de ces destinés désillusionnées n’excusent pas tous les comportements, pour désamorcer, Relom leur voue tout de même une tendresse bien ostensible, ce qui permet de les rendre terriblement attachants. Sans chercher à faire d’angélisme, il joue alors avec tous les clichés, pour faire surgir la veine comique là où on ne l’attend pas. Or, non seulement l’angle d’attaque pour parler des cités est idoine, mais en plus, Relom maîtrise les ressorts humoristiques qui font vraiment rire. C’est grinçant, impitoyable, humain et franchement fendard !

voir la fiche officielle ISBN 9782803625222