L'histoire :
Un keuf qui aligne une contredanse à une voiture de la cité ? Mais c’est un appel au caillassage en règle de la part des djeunz locaux ! Titi, Mouss, Toufik, Vlad et Dijou déchainent leur hargne… mais le fonctionnaire de police reste planté là, immobile, comme déprimé. Face à cette passivité, les jeunes demandent des explications. Le flic se répand : il est né dans ce quartier, il a aujourd’hui 40 ans et malgré ses belles ambitions de jeunesse, la vie a largement empiré dans la cité. Le constat est amer et les jeunes en prennent conscience. De retour chez eux, ils lui façonnent un gâteau d’anniversaire (catastrophique) pour se faire pardonner et lui déposent devant le commissariat. Erreur majeure de la part de Dijou : il a confondu les bougies avec des bâtons de dynamite trouvés dans la planque de la cave. Le commissariat explose et les 5 lascars sont condamnés à un stage de réinsertion chez un agriculteur, en campagne. Noooon pas la campagne ! Horreur ! Déboussolés, les lascars sont accueillis par un éducateur particulièrement compréhensif et affable, qui leur fait valoir leurs circonstances atténuantes. L’agriculteur, lui, fourche à la main, leur montre d’emblée un caractère autrement plus autoritaire…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce second tome mettant en scène les aventures loufoques de 5 « caillera » de banlieue, une séquence d’intro permet de punir nos héros sauvageons, à une peine qui court jusqu’au terme de l’album : un stage à la ferme. Les ressorts humoristiques de l’album, particulièrement efficaces, reposent ensuite entièrement sur les incongruités de la situation : imaginez des jeunes délinquants d’une cité qui doivent s’affranchir des travaux de la ferme ! Ainsi Dijou se prend une « éjac faciale » depuis le pi de la vache, Vlad fait du bouche à bouche à un âne après lui avoir mis un pain et Mouss découvre que les œufs, en fait, c’est le caca de la poule ! Mais il y a aussi de l’amour (car le fermier a une fille), une traque à hautes tensions (car l’éducateur pédophile et violemment éconduit cherche vengeance) et des idées franchement bidonnantes (la fumette…). Bref, Relom exploite à merveille le (vaste) potentiel de sa série, encadré par des répliques de djeunz à mourir de rire et un style de dessin appliqué, en phase avec le registre. L’auteur a parfaitement cerné la problématique des banlieues et plutôt que de la dénoncer en un énième et vain pamphlet social, il la détourne et s’en moque, avec tendresse et savoir-faire. Trop mortel.
