L'histoire :
Le marin Woody Woodstock, alias Pinocchio, tente de se reconvertir sur les rings, en superstar du catch. Mais les matchs truqués, ça n’est visiblement pas son truc et il a tôt fait de se mettre toute la profession à dos. Qu’à cela ne tienne : Lord Chester Darling lui propose de rempiler au service du club des milliardaires aveugles, pour une nouvelle chasse au « cryptozoïde » (créature légendaire). En effet, le monstre de Frankenstein a disparu lors d’une mission d’importance : il devait mettre fin aux exactions d’un redoutable nécromancien, Hiéronimus Wassertrum. Après avoir récupéré les ectoplasmes de ses sorcières de sœurs, Hiéronimus tente à présent de les ressusciter, car sans leurs pouvoirs il est quasiment impuissant. Pour débuter leur enquête, Woody et Darling se rendent aux pompes funèbres Wassertrum. Après avoir bu une « potion qui rapetisse », ils se faufilent à l’intérieur d’une tombe dans le cimetière voisin, où ils assistent à un curieux manège : 10 golems miniatures pillent des cercueils et livrent par une brèche de la boutique, des fragments de corps. A l’intérieur, Miriam Wassertrum reconstitue ainsi sa sœur, aidée par un Frankie tombé sous le charme de cette créature patchworkisée !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Même cocktail d’humour horrifique pour ce second tome de Gueule de bois, qui se joue toujours allégrement les grands mythes fantastiques. Ici, sous le fil de l’imagination débridée de Philippe Foerster, nous croisons en vrac le monstre de Frankenstein, 10 golems miniatures, mais aussi une Alice (au pays des merveilles) narcoleptique et une flopée de zombis affamés. Règle du genre oblige (merci George Romero) : ces derniers finiront massacrés à la tronçonneuse. Ames sensibles, rassurez-vous : le dessin de Foerster est léger, les couleurs appartiennent au registre humoristique et il n’y a donc rien d’insoutenable dans tout cela. Juste une volonté de l’auteur de rendre hommage à un genre dont il s’est fait l’un des maîtres au sein du 9e art : le fantastique à la Edgar Poe. Des passages clés de l’écrivain sont d’ailleurs cités une bonne vingtaine de fois au cours de ce nouvel épisode, ce qui ne fluidifie pas la narration. Car à vouloir faire un condensé de culture fantastique, Foerster n’évite pas quelques longueurs. Au passage, nous apprenons l’origine talmudique des golems et nous réjouissons d’une idylle rigolote entre deux monstres tout pourris. Une bonne idée de cadeau pour halloween…