L'histoire :
Le pantin de bois Woddy Woodstock (de son « autre nom », Pinocchio), est devenu chasseur de cryptozoïdes (des créatures mythiques) pour le compte d’un obscure cercle occulte : le club des milliardaires aveugles. Ces collectionneurs invétérés de monstres le convoquent, lui et Lord Darling, pour assister à l’interrogatoire d’un loup-garou. Solidement attaché sous forme lycanthropique, cette créature avoue sous la torture qu’il existe une île ou vivrait en toute quiétude une communauté d’ânes-garous. Au terme du supplice, le bourreau obtient pour récompense de pouvoir achever le garou… à pleines dents ! Ce dénommé Steinar est en effet pourvu d’un faciès et de mâchoires en argent, et de fait, il est rapidement surnommé « piège à loups ». Woody et Darling sont alors envoyés sur cette île mythique, avec pour mission d’accompagner à la chasse aux ânes ce Steinar, réputé impitoyable envers les garous de tous poils. Or, durant la traversée, le navire est renversé par Attila le cachalot, qui a reconnu Pinocc… Woody ! Quand il reprend connaissance, Woody se trouve sur le littoral d’une île, en compagnie de Steinar. Une jeune femme prénommée Alleluïa, et visiblement très pieuse, les accueille et les mène à Balaamcity, que Woody reconnait immédiatement : c’est la « Cité des jouets » de son enfance…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A travers cette série pour le moins déboussolante, Philippe Foerster fait une relecture monstrueuse et décalée des contes et légendes de notre enfance, au premier chef desquels, le mythe de Pinocchio. Dans cet épisode, le héros Woody Woodstock quitte Frankenstein pour nous mener sur l’île où, dans son enfance, il fut séquestré par le sombre Mandrafino. Evidemment, cette relecture se mêle à une mixture monstrueuse très inventive, à défaut d’être totalement convaincante. Jugez-en par le synopsis : sur l’île se trouve une communauté d’ânes-garous (la descendance de Lumignon, l’enfant compagnon de Pinocchio), que tente d’évangéliser un pasteur possédé par le dieu païen Dagobu (à l‘apparence d’un rhinocéros bleu), qui exige 100 sacrifices rituels avant de revenir sur terre… Bref, nous voilà embarqués dans une suite de rebondissements tout à fait rocambolesques et inattendus, à l’image de la lutte finale et titanesque entre un dieu-rhino et un… cachalot-garou ! Bref, Philippe Foerster ne fait toujours pas dans la demi-mesure, quand bien même il nous abreuve de son impressionnante culture en matière d’épouvante. Graphiquement, le style artistique parait certes bon-enfant, et la coloration des planches propose une lisibilité optimale qui pourrait a priori attirer l’œil du jeune public. Cependant, Foerster ne prévient guère pour faire gicler l’hémoglobine ou pour livrer des scènes relativement crues. Un entre-deux difficile à conseiller à une cible particulière…