L'histoire :
Mardi 23 avril 1974, le vol CORAIR CR 512 Brasilia-Panama s’écrase dans la forêt vierge. Après avoir enterré et pleuré les morts, il est temps pour les 14 rescapés de faire le point sur la conduite à adopter pour survivre : il y en a environ pour 10 jours de vivres, mais les réserves d’eau potable sont faibles et il n’y a aucune source alentours. Les pumas rodent et ne tardent pas à alourdir le bilan humain. La peur, la faim et la soif aidant, le groupe ne tarde pas à se scinder entre les partisans de l’attente des secours et deux hommes qui préfèrent tenter leur chance pour trouver un village proche. C’est alors que le jeune Laurent, 12 ans, inspiré par son roman de voyage Cinq semaines en ballons, a l’idée de construire une montgolfière. Bien que le projet soit totalement irréaliste, les rescapés volontaires se mettent au travail pendant que d’autres se renfrognent ou préfèrent laisser travailler les autres, un colt à la main…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En 1973, un illustre inconnu nommé Jean Van Hamme proposait au journal Tintin le scénario de cette Histoire sans héros. Ce récit s’avérait assez hors du commun pour l’époque, puisqu’en plus d’être noir et réaliste, il proposait un des tout premiers « one-shots » de l’histoire de la BD. Mettant en scène des personnages confrontés aux dures réalités de la survie, en huis-clos au cœur de la jungle, l’auteur développe une histoire où la nature profonde des personnages se révèle. Autant dire que les émissions de téléréalité (Koh Lanta en particulier, et toute la clique) n’ont rien inventé. Le dessinateur Danny, qui avait pris le risque de changer complètement de style pour participer au projet, a su alors proposer un graphisme précis et ultra expressif où le caractère des personnages et la jungle amazonienne sont plus étouffants les uns que l’autre. Cette fiction captivante au réalisme insoutenable ne tarda pas à rejoindre le rang des BD cultes. Le téléphone sonne toujours deux fois : Vingt ans après (temps réel ET scénaristique), les deux compères remettaient l’ouvrage sur le métier et proposait une suite aussi passionnante que réussie. Le talent des deux auteurs n’ayant cessé de mûrir, ce rebondissement ne fait que magnifier Histoire sans héros qui se suffisait pourtant à lui-même. Une chouette idée que de rééditer le tout, pour la première fois, en un seul volume, complété de planches inédites !
