L'histoire :
Sur l’île d’Hispaniola, le royaume de l’inquisition a construit une cité-capitale, « La Isabela », dont les remparts sont aussi infranchissables que ses trésors convoités. Cela n’empêche pas le sultan Soleman-Le-Puissant d’assiéger la cité depuis déjà onze semaines avec son armée Omeykhim. Car si son armada se casse pour le moment les dents sur les murs des remparts, le sultan sait également qu’une épidémie de choléra gras est en train de faire des ravages dans la cité. Connaissant également le culte inquisiteur qui considère la maladie comme une épreuve qu’il ne faut ni combattre, ni tenter de soigner, Soleman est persuadé que si ses hommes tiennent le coup suffisamment longtemps, ils finiront par prendre le dessus et le contrôle de La Isabela. Au milieu de ce siège, Jakob Kayne s’infiltre discrètement au sein des inquisiteurs dans le but d’aller soigner la fille d’un riche marchand qui a contracté l’épidémie. Jakob fait en effet parti du peuple des « Hyppocrates », ceux qu’on surnomme les alchimistes-guérisseurs. Un peuple qui utilise ses dons pour soigner les gens lorsque la cause est juste et les personnes méritantes. Et pour accomplir cette quête, Jakob Kayne possède également un don particulièrement pratique. Il est un « mange-mémoire » et même le dernier encore vivant. Ainsi ce don ou cette malédiction selon la situation, fait que jamais personne ne se souvient de son visage…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour le démarrage de cette nouvelle série, le serial-scénariste Sylvain Runberg propose une intrigue a priori simple. On suit ici un héros s’infiltrant dans une cité pour y soigner quelqu’un, avant d’aider toute sa famille à s’échapper. Néanmoins, il rajoute énormément de choses permettant d’offrir une plaisante épaisseur à l’univers créé. Tout d’abord, la cité où se rend Jakob est assiégée et cela va considérablement compliquer sa quête. Mais c’est surtout le passé du peuple du héros ainsi que son don aussi pratique qu’handicapant qui apportent un réel intérêt à cette première partie somme toute prévisible. C’est ainsi le peuple d’alchimistes-guérisseurs et la capacité de mange-mémoire qui promettent de belles choses pour la suite. Car, bien sûr, tout ne nous est pas entièrement révélé dans ce premier tome. Au côté de Runberg, on retrouve Mateo Guerrero (dessin) et Javier Montes (couleurs). Le duo offre de très beaux décors et des scènes d’action très immersives. Quant aux personnages, ils sont aussi intéressants avec une mention particulière pour Jakob et son frère. D'ailleurs, attardons-nous sur le héros, qu’on semble déjà connaître dès sa première apparition, tant il semble être un personnage lambda. Cela donne déjà un écho assez amusant par rapport au don du héros, mais en plus on finit par se rendre compte que les traits de Jakob ne sont pas sans rappeler ceux du masque de Guy Fawkes, masque que porte le personnage principal de V for Vendetta ou qu’arborent les membres du collectif Anonymous. Bref, si cette première partie reste classique, elle possède suffisamment de fond et de qualité pour nous donner envie de découvrir la suite…
