L'histoire :
Meylin Starck, tueuse à gage professionnelle. Dante Sentenza, mafioso aguerri. Laurent Verneuil, cambrioleur de haut vol. Ces 3 hors-la-loi professionnels ont été recrutés de force par Charles Perkins, un adolescent tétraplégique, ultra-milliardaire et hyper-intelligent. Ces deux derniers atouts lui ont permis d’inventer un procédé de voyage dans le temps et de construire une base high-tech démesurée pour s’en servir. Premier hic : sa gouvernante, Jade Monroe, a utilisé cette technologie à sa guise et s’emploie aujourd’hui à assassiner plein de gros méchants de l’Histoire passée. Ces exactions sont sans effet sur le présent, étant donné qu’en modifiant le passé, elle évolue dès lors dans un continuum espace-temps parallèle. Second hic : elle a également en sa possession les plans qui permettront de rendre l’usage de ses jambes à Charles Perkins. L’objectif des 3 zozos embauchés par Charles est donc de récupérer ces plans et évidemment de neutraliser Jade. Après avoir buté Attila le Hun, Jade les met hors-course, blessant Verneuil à la tête. Elle se réfugie ensuite au fond d’une cité inca luxuriante, à l’époque de leur empire florissant. Or, tandis que dans le présent, les 3 recrues se remettent de leurs émotions, la nature géologique environnante du refuge passé de Jade, empêche Charles de la localiser dans l’espace-temps à l’aide de ses ordinateurs ! Elle profite de ce répit pour préparer sa contre-offensive, en recrutant une petite armée de psychopathes en herbe dans les quartiers chauds de notre époque…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bon, sur la planète BD, on n’a rien contre une bonne petite série B de temps en temps. Mais c’est tout de même mieux quand ça ne lorgne pas trop sur la série C… et si possible quand il y a quelques indicateurs par-ci par-là pour assumer ce statut. Clairement, en empruntant les chemins archi-battus (asphaltés, même, à 3 voix, avec des aires de repos) du voyage dans le temps, Phil Castaza et Philippe Chanoinat ne font pas dans la subtilité. Pour le casting, les deux Phil avaient déjà embrassé tous les clichés (l’ado sur-intelligent et sur-friqué, les 3 experts, la psychopathe de base…). Dans leurs actes, ces acteurs cabotinent et récidivent en enfonçant toutes les portes ouvertes, même les bancales. Pour l’anti-héroïne, l’objectif est d’enchainer les bonds dans le passé pour zigouiller tous les gros méchants de l’Histoire (Attila, Caligula… et maintenant Charles le téméraire). Cette problématique fut décortiquée en profondeur dans un roman de Barjavel, Le voyageur imprudent (avec Napoléon dans le rôle du méchant). Les 3 autres protagonistes doivent donc l’empêcher de zigouiller à tire-larigot… ce qui est absurde au regard du postulat temporel évoqué : celui de l’ouverture d’un temps parallèle dans lequel la modification des actes passés n’interagit pas sur l’avenir en cours (puisque parallèle… vous suivez ?). Dans ce cas, tuer les méchants ne rime à rien… et empêcher de les tuer, non plus. Alors bon, il y a bien le prétexte des plans anti-tétraplégie… mais que c’est lourd ! Dans le prolongement du tome 1, ce scénario léger-léger embrasse donc toutes les exubérances (la base souterraine de l’adolescent milliardaire est un summum de mégalomanie) et reste très flou (heu… c’est quoi le principe de la pierre verte ?). Pas logique, pas fluide et même pas drôle… Il ne reste pas grand-chose, à part un petit divertissement sympatoche dessiné avec professionnalisme, qui plaira aux plus jeunes. Pour les autres, c’est vite lu et vite oublié.