L'histoire :
Pour Charles Perkins, un adolescent paralytique qui a mis au point une puce permettant de voyager dans le temps, il n’y a plus une minute à perdre depuis que son invention lui a été dérobée : il lui faut mettre la main sur la voleuse qui se sert de cette géniale invention pour tuer les plus grands criminels de l’Histoire. Aidé par trois figures du banditisme international (il leur a quand même un peu forcé la main), Perkins tente de localiser Jade Monroe, son ennemie. Cela devient néanmoins de plus en plus complexe, la serial-killeuse ayant trouvé le moyen de brouiller les pistes grâce à un curieux minerai vert découvert quelque part en Amérique du Sud, à l’ère précolombienne. Ainsi, pour empêcher le trio d’aventuriers du temps à lui mettre la main dessus, elle fait fabriquer des bijoux ornés de la fameuse pierre. Elle les distribue ensuite à différentes époques et s’offre ainsi un service d’ordre de choix, prêt à s’occuper de ses futurs poursuivants. Meylin, Dante et Laurent ne tardent pas à s’en apercevoir, lorsqu’attirés volontairement à Paris en 1624, ils ont maille à partir avec une bande armée par le Roi de la Cour des Miracles…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On imagine aisément le tandem de maître-queues formé par Phil Castaza et Philippe Chanoinat s’émoustiller à l’idée de créer une recette avec un ingrédient aussi appétant que le voyage dans le temps. Certes, l’idée n’est pas révolutionnaire, mais elle a toujours excité la gourmandise des enfants de 7 à 77 ans. En ajoutant dans la marmite (pour ne pas dire casserole), l’idée d’une traque à la pulpeuse meurtrière, ou en se servant d’un génial ado paralytique aidé d’un trio actif, solidaire et ne crachant pas sur l’humour bon enfant, tout semblait prompt à accompagner divinement le plat. Mais voilà : pas de régal sans une bonne barbaque qui tient au corps et remplit l’estomac jusqu’au prochain repas. Force est de constater que de ce côté-là, les cuisiniers sont pris en défaut : à part rythmer avec science le récit de nos aventuriers, on a du mal à comprendre leurs intentions. Certes, on ne pourra pas leur reprocher le manque d’action et la volonté affichée de nous tenir en haleine via un entrelacs de mystères et de rebondissements, mais rien de bien costaud. S’ils comptaient épaissir leur intrigue via ce subterfuge, ils se sont fourvoyés pour, au contraire, entretenir la confusion, desservie par un découpage peu heureux : les rapports entre les différents protagonistes (Charles/Jade ; Jade/Laurent ; Charles/Occupants de la mystérieuse base…) en sont l’exemple le plus probant. De la même manière, la récurrence des assassinats dans le passé (cette fois ci c’est Vlad Tepes « l’empaleur roumain » à l’origine de la légende de Dracula, qui y passe) n’est ni justifiée, ni traitée avec rigueur. Bref, tout semble être prétexte à action et poudre aux yeux, sans réelle conviction. Dommage…
