L'histoire :
Les casseurs contre les casseurs : Al et Brock sont en planque devant la boîte de nuit « El Gringo ». En effet, depuis quelques semaines, des menaces de destructions ont été proférées à l’encontre de l’établissement. Un gang de brigands autobaptisé « Les casseurs » eux aussi, exerce un odieux racket sur quelques milliardaires. Complexes de détente, motels luxueux, villas somptueuses… En outre, pour ce faire, les bandits ne lésinent pas sur les méthodes, les plus spectaculaires qui soient…
La corrida infernale : Un rendez-vous suspect a été donné dans une casse automobile à Al et Brock. Sur place, les deux collègues découvrent qu'un admirateur malade a réuni une véritable collection de leurs chef d'œuvres de destruction : carcasses de véhicules, cabine téléphonique concassée... Ils découvriront par la suite qu'ils sont tombés dans un piège particulièrement entortillé, qui vise à inciter Brock à refaire son nez en chirurgie esthétique, pour récupérer la radiographie d'un plan vers un magot caché...
Hauts et bas à San Francisco : Après des années de broyage régulier de véhicules de tous types, Al et Brock ont besoin de redorer leur blason auprès de leur supérieur de la police. Ils enchainent donc diverses résolutions d'enquêtes dans les environs de San Francisco...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette seconde intégrale réunit logiquement et chronologiquement les albums 4-5 et 6 de la série des Casseurs. L'époque de leur parution, soit la période de l'âge d'or, entre 1978 et 1981, était antérieure à la petite révolution narrative initiée par Jean Van Hamme (le premier XIII date de 1981). Et cela se sent : les scénarii d'André-Paul Duchâteau sont une nouvelle fois affligeants de naïveté, de lourdeurs, de linéarité, d'amateurisme presque... Soit à des années lumières des constructions séquentielles savamment combinées pour rendre une aventure haletante. Bref, c'est « cultimement » nigaud, au point d'inciter une certaine tendresse pour ces recueils, qu'il est nécessaire d'accueillir avec distance pour ce qu'ils sont : des œuvres rétrospectives, désuètes, à ranger parmi les « arts premiers » de la BD, en quelques sortes. Le scénario de la Corrida infernale (tome 5) atteint d'ailleurs un paroxysme en matière de rocambolesque : Brock subit une opération esthétique du nez afin de servir les plans particulièrement tarabiscotés d'une bande de méchants, avant de retrouver comme par enchantement son nez d'origine... parce qu'on a trop tapé dessus ! La plupart du temps, ce qui gène surtout, c'est la légèreté de ton de ces aventures, qui entre en dichotomie avec les encrages semi-réalistes travaillés de Christian Denayer. Dans le dossier spécial en préambule, Jacques Pessis revient sur la jeunesse de ce dessinateur prodigue et la genèse de la série. En marge de moult photos et croquis d'époque, il révèle notamment que les Casseurs découle uniquement du bon gros fantasme de gamin de froisser tout azimut de belles bagnoles. Ceci explique cela...