L'histoire :
Dans un futur proche, une entité artificielle créée par l’Homme a réveillé de nombreux robots et androïdes conçus à la base pour servir l’humanité. Cette entité a déréglé l’intelligence et le code des robots et les a transformés en machine à tuer. Une grande guerre a eu lieu entre les humains et ceux qu'on appelle les Mechams. Après de nombreuses années de combats, le conflit s’est transformé en guerre froide où chacun campe sur son territoire, évitant le contact. Mais au milieu de cette attente, certains robots nommés « chefs de meute » arrivent à contrôler des essais de Mechams tueurs et s’attaquent aux derniers vestiges de l’humanité leur permettant de survivre : fermes, centrale de traitement des eaux… C’est pour cela que le MAD (Mechanical Assault Division) fut créé. Dans ses rangs, des Spirits contrôlant des Psy-bots pour maintenir la paix. Les Spirits sont des femmes connectées « neuronalement » avec un compagnon androïde. Partageant sentiments, sensations et pensées, les deux sont inséparables. La Spirit Daïa et son bot Socrate tentent de faire la lumière sur le meurtre d’une collègue, apparemment assassinée par un Mecham recouvert de peau humaine… La menace peut désormais se trouver partout.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Premier volume d’une future série de science-fiction conduite par Nicolas Jarry et Thomas Legrain, MAD est une proposition plutôt sympathique qui, grâce à ses inspirations, se suit sans déplaisir. L’univers dépeint par le scénariste est un amalgame de plusieurs références assez évidentes tels que Terminator, Blade Runner (le 2049 pour les design d’une des supérieure de Daïa), la série TV Almost Human, mais aussi une touche de Warhammer 40 000 (les Mechams et chefs de meutes se comportent comme des Necrons). Le genre du polar ici utilisé, sans être original, sied plutôt bien à cet univers où nos protagonistes vont osciller entre bar clandestin, champ de bataille et ville désaffectée, pour lever le voile qui entoure le meurtre de la collègue de Daïa. Dialogues crus, direction nette, le scénario souffre tout de même de quelques longueurs. Souvent, en lieu et place d’un dialogue ou d’une voix-off, une narration visuelle aurait amplement suffit. Côté graphique, c’est le talentueux Thomas Legrain (derrière la fabuleuse Latah) qui est aux commandes. Pas de design grotesque ou trop tape à l'œil, Legrain reste dans quelque chose de relativement réaliste, pour peu qu’un futur tel que celui de MAD puisse exister. L’action est lisible et les planches très bien composées. Petit point négatif, toutefois, pour l’utilisation de certaines couleurs criardes par endroit. MAD est un bon début de série, qui tangue parfois vers la série B régressive… mais grâce à son univers crédible et cohérent, le duo d’artistes redresse la barre. Aux vues de la fin de ce premier volume, nous ne pouvons que nous demander ce que les deux auteurs nous préparent pour la suite des aventures de Daïa et Socrate.
