L'histoire :
Dans un Chicago enneigé, un Pasteur et sa fille débarquent d'un train arrivé à destination. Si l'homme de Dieu a l'air illuminé, il n'a pas perdu de vue que Solange, sa petite fille très discrète, presque mutique, fête aujourd'hui ses 10 ans. Dans un été de surexcitation, le père hèle un taxi et lui demande de les amener à Van Buren Street. Une fois qu'ils sont arrivés à destination, il explique à sa fille que cela fait 10 ans qu'il attendait ce moment. Il lui promet qu'elle ira au Paradis si elle fait ce qu'il lui demande, en ajoutant qu'elle doit se purifier par le sang ! Il sort alors une photo. La petite fille s'exclame « Comme maman est belle ». Son père lui répond : « Regarde-le. Et rappelle-toi Solange, quand il te demandera comment t'appelles-tu ? Pas avant. Tu as bien compris ! »...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si l'album précédent, La part du feu, nous amenait dans le brasier d'un derrick en flammes, L'ange brisé débute dans une ambiance glaciale, sous un Chicago enneigé dans lequel un Pasteur complètement fou débarque avec sa petite fille. C'est le cas de le dire, ce type est complètement givré. C'est le moyen pour Gérard Goffaux d'intriguer le lecteur avec ce personnage qu'on devine aussi dangereux qu'halluciné. Oui mais voilà, Max Faccioni, c'est du polar. Et il ne faut pas plus de 6 planches pour que la viande froide, en l’occurrence destinée à se glacer immédiatement, entre en scène. La suite, c'est un concours de circonstances, ce foutu destin qui se joue des humains, cette sale loterie, que d'aucuns nomment mauvais karma, qui va poisser notre privé au nez cassé. C'est qu'il ne fait que rarement bon se pinter au Jack Daniel's et croiser la route d'un assassin peu commun, quand on ne tient plus sur ses jambes, n'est pas de bon augure. On le sait, le Polar Noir, c'est la dramaturgie et un bon anti-héros ne peut pas échapper à de sales galères. Une fois n'est pas coutume, Faccioni va donc embrasser son lot de soucis et devoir entamer une course-poursuite contre la mort. Un des sommets de l'album est sa fuite à travers les égouts de Chicago. Clostros s'abstenir ! Voici donc un album fort et brut comme le goût d'un Whiskey, mais qui aura l'avantage d'étancher votre soif de thriller !