L'histoire :
Okinawa, mars 1945. Max Faccioni est un GI dont la troupe est en plein bourbier Jap'. C'est ici et maintenant que doit se gagner la bataille du Pacifique. McArthur a envoyé 180 000 soldats au casse-pipe. Max Faccioni a passé la ligne de front avec sa troupe, mais il a ramassé une balle dans la jambe. Laissé dans une grotte pour ne pas ralentir la progression de son groupe, il est sauvé par Curtis Sunblaze et rapatrié, avec une médaille et des bleus à l'âme. A New-York, il se reconvertit en privé et trouve, dans le réseau des militaires, des clients inquiets des relations que leurs femmes ont pu tisser en leur absence. La routine lui va bien, jusqu'au jour où Curtis le contacte et lui demande de prendre le premier avion pour Los Angeles...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Gérard Goffeaux est peut-être le plus américain des auteurs belges. Sa création, le détective Max Faccioni est en effet une série qui a tout du comic book façon thriller. On peut par ailleurs souligner qu'elle a fait l'objet d'une édition aux USA. Ici, tout est référencé à la littérature et au cinéma US des années 50. Le personnage principal est en effet un privé, ex-GI et vétéran de l'US Army. Rapatrié avec ses blessures et ses traumatismes, il va devoir porter secours à son frère d'armes, dans le contexte d'un sabotage. Très vite, on se retrouve au cœur d'une intrigue à l'ambiance étouffante, puisque tout tourne autour de l'incendie criminel d'un derrick. Bien des archétypes renvoient à la représentation des USA de l'époque : le racisme et la ségrégation à l'égard des Indiens, des forces de Police aux méthodes archaïques, une population prompte à pratiquer le lynchage et qui regarde d'un œil suspicieux l'arrivée d'un étranger sensé mener une enquête. Côté thriller, tout y est aussi : le flegme mêlé à la détermination de ce privé, son aspect froid qui masque ses fragilités, le rôle trouble d'une femme, la trahison et le devoir de loyauté pour accomplir une vengeance et bien sûr la mort au bout du chemin. On n'en dira pas plus, afin de préserver la trame. Mais vous l'avez compris, on vous engage à prendre aussi votre Part du feu...