L'histoire :
En cette année 532, Constantinople vit au rythme des affrontements organisés par le pouvoir romain, au cœur du magnifique hippodrome de la ville. Deux clans s'affrontent traditionnellement, les bleus et les verts, entretenant une rivalité sportive qui suscite toutes les passions dans la cité impériale. Le pouvoir y voit un bon moyen de canaliser les énergies et d'éloigner le peuple des affaires politiques. Mais la fin d'une course va enflammer les esprits et provoquer une révolte sans précédent. En effet, les chevaux verts et leurs chars se sont écroulés, alors même qu'ils dominaient la course, des cavaliers sont morts, les bleus ont été déclarés vainqueurs. La rumeur d'une tricherie, la position de l'empereur trop favorable aux bleus, vont aboutir à des émeutes de rue, qui visent le pouvoir. Au cœur de cette déferlante de violence, Maxence, le jeune dresseur de fauves, va se trouver lié aux événements. Marié à la sœur de l'impératrice, il est appelé par la souveraine lorsqu'un dignitaire du régime est assassiné...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les premiers pas de Romain Sardou (fils de...) dans l'écriture de bande dessinée sont.... des premiers pas. Le romancier à succès a créé avec soin des personnages nombreux qui construisent un univers dont on devine la richesse potentielle. Mais les aventures de Maxence restent pour le moment un spectacle visuel, sous le crayon et les couleurs très léchés de Carlos Rafael Duarte. L'écrivain fait preuve d'humilité dans l'interview de lancement de la série, conscient des codes narratifs qu'il entrevoit seulement pour le moment. Les premiers pas de Maxence sont en effet ralentis par des textes explicatifs un peu didactiques, qui créent involontairement une distanciation entre le lecteur et le sort des personnages. Les auteurs parviennent pourtant à mettre en images de belles scènes, épiques et spectaculaires, le dessinateur espagnol ne lésinant pas pour dessiner la foule qui tente d'envahir le palais, ou la superbe double page d'entrée de la ville. Il y a un vrai potentiel dans cette série prévue pour durer, grâce à l'investissement de deux auteurs qui prennent leur rôle très au sérieux. Si ce premier tome n'est pas encore un must, alea n'est donc pas encore tout à fait jacta. On demande à voir.
