L'histoire :
C’est jour de marché à Medina. L’activité commerciale est florissante et presque essentielle pour le bien-être de chacun. En effet, les citoyens s’affairent comme si de rien n’était, tentant vainement d’oublier la menace des Drax. Un homme assez fort se promène dans les allées bondées, mais il est discrètement suivi par des militaires. Ils sont sûrs qu’il présente une grave menace. L’homme se cache alors dans un recoin et mange un fruit pourri en espérant y trouver des insectes grouillants. Les militaires l’interpellent et lui demandent de décliner son identité. L’homme gras n’hésite pas : il frappe violemment l’un des soldats et profitent de l’effet de surprise pour s’enfuir. Bousculant les étalages, il se métamorphose petit à petit en monstrueux Drax. C’est la panique dans la cité et la créature fait des dégâts tout autour d’elle. Les soldats parviennent à le brûler vif, aux yeux de tous. Au QG, c’est l’émoi… d’autant qu’une invasion de Drax volants menace la tranquillité de la Medina. Les Drax crachent du feu mais ne peuvent percer la sphère de protection. Kladia en a assez de tout cela. Elle décide de déserter dès la prochaine expédition. Elle annonce sa décision à Karlof, mais ce dernier refuse de la suivre. Malgré son attachement pour Kladia, il doit rester à Medina pour tenter d’éliminer la menace des Drax.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La série futuriste de Jean Dufaux se termine sur ce troisième tome. Si on pouvait légitimement être déçu du second tome (un peu vide), Dufaux accélère donc le rythme pour fixer la conclusion de son histoire. Dès le début, l’action est lancée et la course-poursuite entre un Drax et des militaires en plein jour de marché est saisissante. Paradoxalement, tout va maintenant presque trop vite... Dufaux enchaîne les événements marquants de façon presque mécanique et sans réelle passion. Tant et si bien que la guerre semble se terminer vers le milieu de l’épisode, contraste saisissant avec le tome précédent ! Les deux premiers tomes aboutiraient donc à un épilogue rapide ? Heureusement, le récit enchaîne ensuite sur un final plus travaillé. La chute, même si elle n’a rien d’original, a le mérite d’être très bien amenée. La voix off de Karlof apporte beaucoup d’émotions à l’ensemble. Le scénario est donc un mélange hybride (comme si un Drax se cachait derrière le corps d’un humain), à l’image du dessin. Le trait maîtrisé de Yacine Elghorri se situe entre deux grands maîtres du genre : Jean Giraud et Juan Gimenez. Les visages des personnages sont marquants et les détails virils et puissants. Les couleurs constituent également une immersion violente et glauque dans cet univers SF proche d'Alien où la survie se résume à « tuer ou être tué ». Pourtant, malgré un style époustouflant, on reste un peu sur notre faim, Elghorri se refusant à ajouter du décor à ses cases. L’ensemble est certes superbe, mais on aurait aimé une plongée plus détaillée dans cette fameuse Medina qui donne son nom à la série ! Si scénario et dessin offrent un plaisir plus qu'honnête, il manque singulièrement quelque chose pour placer cette série parmi les grandes de la science-fiction. Même la belle dédicace du grand Druillet n’y fera rien : Medina reste une trilogie SF plaisante mais classique, dépaysante mais minimaliste, puissante mais peu profonde. Les amateurs se régaleront...