L'histoire :
Dans la cité grecque de Myklos, au Vème siècle avant JC, un homme se réveille presque nu, aux pieds d’un temple. Amnésique, il se demande ce qu’il fait ici… mais il sait pourquoi il a si froid : il neige. Un gamin bienveillant, Titos, lui offre un quignon de pain et lui propose le gîte. Le temps du trajet, des bribes de souvenirs remontent chez l’homme. Il se souvient d’un combat, seul contre 5 brigands, qui a mal tourné. Il arrive chez le gamin, et découvre une riche villa. Jeune et belle veuve, sa mère Ourania hésite à l’accueillir… mais Titos s’est visiblement pris d’affection pour lui et elle accepte. L’homme assiste alors à une scène surréaliste avec Stamos, l’un des nouveaux prétendants d’Ourania, un notable autoritaire et violent. Outré, le vagabond intervient et n’a aucun mal à neutraliser, puis chasser le prétentieux Stamos et son garde du corps. Il en déduit qu’avant de perdre la mémoire, il devait être un combattant aguerri. Ourania lui est reconnaissante et elle ne semble pas non plus insensible à ses charmes. Elle lui propose donc de rester à son service, sur du plus long terme…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nous ne le découvrons que partiellement dans ce premier opus, mais Minas Taurus est le nom de ce nouveau héros qui a perdu la mémoire et tente de retrouver ses repères. « Ordo ab chao » (le titre) est donc plus à interpréter ici dans son sens strict – L’ordre à partir du désordre – que dans l’emploi usuellement maçonnique de l’expression. L’entame du scénario fait fortement penser à celle du célèbre XIII : un vagabond est trouvé dépouillé et amnésique, puis il s’épate lui-même en se découvrant de stupéfiantes aptitudes pour le close-combat. La suite diverge toutefois nettement, tout comme le contexte historique : nous sommes ici dans la Grèce antique et notre héros se remémore par bribes son existence passé. Il lui semble être un guerrier sparte et il doit visiblement faire un peu de ménage dans sa vie. Ces souvenirs nourrissent l’intrigue et le contexte, que le scénariste Thomas Mosdi étoffe donc progressivement. Sur les premières pages, le lecteur pourra être décontenancé par ce flou narratif… Et sans doute tout autant par le dessin de David Cerqueira, qui n’a plus rien en commun avec celui de L’ombre de l’échafaud, ni même de L’évangile selon Satan. Cerqueira suit visiblement une progression artistique de plus en plus mature. A partir d’un premier calque de dessin réaliste fin et encré, il joue cette fois avec les textures, les imports infographiques et vectoriels, ainsi qu’une colorisation moderne et décalée. Ce parti-pris est en tout cas très intéressant, même s’il risque de chagriner les amateurs de BD classique…