L'histoire :
Le tueur des « playmates » court encore et terrorise Los Angeles. On retrouve maintenant une nouvelle victime, suspendue par les mains, nue, violée et égorgée. Elle fait partie de la liste du serial-killer puisqu’on retrouve sur les lieux du crime une photo de la femme assassinée : c’est Miss Mars ! L’inspecteur Clegg est sous pression car les medias sont de plus en plus insistants et la police n’a que peu d’indices. De plus, Clegg est menacé par le succès grandissant de son collègue Ariel Samson. Celui-ci se fait bien voir des huiles politiques mais utilise des méthodes encore plus troubles que son rival. La seule piste que peut explorer la police est une Chevrolet blanche où les trois femmes seraient montées avant de mourir. De son côté, la belle Viktor tente toujours de savoir qui est l’agresseur qui avait tenté de la violer et qui l’a rendue sourde. Le violeur est-il le même que le serial killer recherché par toutes les polices ? Pour résoudre l’affaire, elle engage les services de la belle Juanita, ancienne prostituée, qui connaît bien la ville.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un premier tome de présentation des personnages et de l’intrigue, le deuxième opus se focalise sur l’enquête. Comme une histoire policière « à la Agatha Christie », le lecteur est à la place de l’inspecteur Clegg et doit trouver le coupable parmi plusieurs suspects. Le scénariste Stephen Desberg manipule habilement son lecteur pour l’assaillir de doutes, créant une atmosphère poisseuse et pesante. A plusieurs reprises, le serial killer est proche de se faire épingler… mais nous ne verrons de lui qu’un chapeau ou un pardessus noir. Le rythme est franchement prenant et chaque personnage tente de tirer son épingle du jeu, un jeu trouble et mortel. C’est d’ailleurs la force de la série puisque chaque protagoniste est haut en couleurs, doté d’une psychologie complexe : Viktor est une fragile voleuse, Samson un flic véreux, Clegg un inspecteur coureur de jupons, les millionnaires ont des cadavres dans le placard et le futur maire sent la corruption politique à plein nez. Au milieu de ce marasme, le serial-killer tient la vedette en perpétuant des meurtres effroyables. Tout ce « joli » monde offre du coup un polar percutant : les flics sont des Humphrey Bogart ou des Don Johnson, superbement virils et qui savent y faire pour coucher avec les femmes entre deux fusillades... La mort et le danger s’accompagnent de scènes d’amour intense, créant une atmosphère propre (ou impropre !) au genre. Cet univers du polar américain est bien illustré par le trait délicat d’Alain Queireix qui joue beaucoup sur les gros plans des visages. On pourra toutefois regretter que certains personnages se ressemblent beaucoup et qu’ils sont difficiles à différencier. Bien sûr, vous aurez le droit au coup de théâtre classique, plein de suspense et d’incertitude, à la fin du tome… pour vous inciter à acheter la suite !